Mon seul amour ! embrasse-moi.
Si la mort me veut avant toi,
Je bénis Dieu ; tu m'as aimée !
Ce doux hymen eut peu d'instants :
Tu vois ; les fleurs n'ont qu'un printemps,
Et la rose meurt embaumée.
Mais quand, sous tes pieds renfermée,
Tu viendras me parler tout bas,
Crains-tu que je n'entende pas ?
Je t'entendrai, mon seul amour !
...
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Quand les cloches du soir, dans leur lente volée
Feront descendre l'heure au fond de la vallée,
Si tu n'as pas d'amis ni d'amours près de toi,
Pense à moi ! Pense à moi !
Car les cloches du soir avec leur voix sonore
A ton coeur solitaire iront parler encore,
Et l'air fera vibrer ces mots autour de toi :
Aime moi ! Aime moi !
Si les cloches... -
À Madame Desloges, née Leurs
Dans l'enclos d'un jardin gardé par l'innocence
J'ai vu naître vos fleurs avant votre naissance,
Beau jardin, si rempli d'oeillets et de lilas
Que de le regarder on n'était jamais las.
En me haussant au mur dans les bras de mon frère
Que de fois j'ai passé mes bras par la barrière
Pour atteindre un rameau de ces... -
Tu me reprends ton amitié :
Je n'ai donc plus rien dans le monde,
Rien que ma tristesse profonde.
N'en souffris-tu que la moitié,
Toi, dans ta mobile amitié,
Va ! Je plaindrai ta vie amère.
Que Dieu pour l'amour de sa mère,
Ou pour moi, te prenne en pitié !
On ne commande pas l'amour :
Il n'obéit pas, il se donne ;
Voilà pourquoi je te... -
Puisque de l'enfance envolée
Le rêve blanc,
Comme l'oiseau dans la vallée,
Fuit d'un élan ;
Puisque mon auteur adorable
Me fait errer
Sur la terre où rien n'est durable
Que d'espérer ;
A moi jeunesse, abeille blonde
Aux ailes d'or !
Prenez une âme, et par le monde,
Prenons l'essor ;
Avançons, l'une emportant l'autre... -
Souvent il m'apparut sous la forme d'un ange
Dont les ailes s'ouvraient,
Remontant de la terre au ciel où rien ne change ;
Et j'ai vu s'abaisser, pleins d'une force étrange,
Ses bras qui m'attiraient.
Je montais. Je sentais de ses plumes aimées
L'attrayante chaleur ;
Nous nous parlions de l'âme et nos âmes charmées,
Comme le souffle uni de deux... -
Les femmes, je le sais, ne doivent pas écrire ;
J'écris pourtant,
Afin que dans mon coeur au loin tu puisses lire
Comme en partant.
Je ne tracerai rien qui ne soit dans toi-même
Beaucoup plus beau :
Mais le mot cent fois dit, venant de ce qu'on aime,
Semble nouveau.
Qu'il te porte au bonheur ! Moi, je reste à l'attendre,
Bien que, là-bas... -
De vous gronder je n'ai plus le courage,
Enfants ! ma voix s'enferme trop souvent.
Vous grandissez, impatients d'orage ;
Votre aile s'ouvre, émue au moindre vent.
Affermissez votre raison qui chante ;
Veillez sur vous comme a fait mon amour ;
On peut gronder sans être bien méchante :
Embrassez-moi, grondez à votre tour.
Vous n'êtes plus la sauvage... -
Les rumeurs du jardin disent qu'il va pleuvoir ;
Tout tressaille, averti de la prochaine ondée :
Et toi qui ne lis plus, sur ton livre accoudée,
Plains-tu l'absent aimé qui ne pourra te voir ?
Là-bas, pliant son aile et mouillé sous l'ombrage,
Banni de l'horizon qu'il n'atteint que des yeux,
Appelant sa compagne et regardant les cieux,
Un ramier, comme... -
Le soleil brûlait l'ombre, et la terre altérée
Au crépuscule errant demandait un peu d'eau ;
Chaque fleur de sa tête inclinait le fardeau
Sur la montagne encor dorée.
Tandis que l'astre en feu descend et va s'asseoir
Au fond de sa rouge lumière,
Dans les arbres mouvants frissonne la prière,
Et dans les nids : " Bonsoir ! Bonsoir ! "
Pas une...