• Ma Soeur Marie, Ma Soeur Marie,
    Et qui m'avez aussi quitté,

    Comme souriait à la vie
    Un dimanche d'après-dîné,

    Alors qu'avril, lumière luie,
    Telle d'un adventice été,

    Et lilas branches refleuries
    Chantaient dans l'air printemps qui naît,

    Ma Soeur Marie, Ma Soeur Marie,
    Et qui m'avez alors quitté.

    Ma Soeur Marie, Ma...

  • Or Août qui apporte
    Ici l'étranger,
    Orgueil qui fait portes
    Blanches, murs chaulés,

    Orangers qu'on sort
    Verts, sur les terrasses,
    Pavillons dehors
    De toutes les races,

    Gens lors qui s'en vont
    Anneaux aux chevilles,
    Venus de Luçon
    De l'Inde et des îles,

    C'est choses qu'on vend,
    Indous plumes teintes,
    Et...

  • Et lors la sixième est aveugle
    Comme un pinson tout à chanter,
    Et la sixième, elle, est aveugle
    Car voici qu'on est à aimer,

    Et que des mets sont sur des tables,
    Et que du vin coule de nuit,
    A bougies brûlant sur des tables
    Où sont des fleurs avec des fruits.

    Or gestes alors qui se pressent,
    Vins bus, paroles échangées,
    ...

  • J'ai triste d'une ville en bois,
    - Tourne, foire de ma rancoeur,
    Mes chevaux de bois de malheur -
    J'ai triste d'une ville en bois,
    J'ai mal à mes sabots de bois.

    J'ai triste d'être le perdu
    D'une ombre et nue et mal en place,
    - Mais dont mon coeur trop sait la place -
    J'ai triste d'être le perdu
    Des places, et froid et tout nu.
    ...

  • C'est ta rue Saint-Paul
    Celle où tu es né,
    Un matin de Mai
    À la marée haute,

    C'est ta rue Saint-Paul,
    Blanche comme un pôle,
    Dont le vent est l'hôte
    Au long de l'année.

    Maritime et tienne
    De tout un passé,
    Chrétienne et païenne
    D'hiver et d'été,

    Le fleuve est au bout
    Du ciel qu'on y voit,
    Faire sur les...

  • (V)

    Mais geai qui paon se rêve aux plumes,
    Haut, ces tours sont-ce mes juchoirs ?
    D'îles de Pâques aux fleurs noires
    Il me souvient en loins posthumes :

    Je suis un pauvre oiseau des îles.

    Or, d'avoir trop monté les hunes
    Et d'outre-ciel m'être vêtu,
    J'ai pris le mal des ingénus
    Comme une fièvre au clair de lune,

    ...

  • Et c'est Lui, comme un matelot,
    et c'est lui, qu'on n'attendait plus,
    et c'est lui, comme un matelot,
    qui s'en revient les bras tendus

    pour baiser ceux qu'il a connus,
    rire à ceux qu'il n'a jamais vus,
    et c'est lui, comme un matelot,
    qui s'en revient le sac au dos.

    Or, bonnes heures, bonnes heures,
    laissez alors choir vos tricots...

  • Mais musique alors
    De mots qui s'avère,
    Parlers étrangers
    Du sud et du nord,

    Offices, bureaux
    Et comptoirs ouverts
    Où s'en vont pressés
    Commis et clercs d'eau,

    Rue qui dit sa vie
    Toute de gens pleine,
    Dans le vent qui rit,
    Qui le suit son lot,

    Musiques dans l'air
    Des heures qui viennent,
    Dites à voix pleine...

  • Or, en aujourd'hui et mes heures,
    Marie du temps quotidien
    Pour le travail et pour le pain
    Des vies qui rient, des vies qui pleurent,
    Je vous salue, Marie-aux-heures ;

    Et vous salue, Marie-au-peuple,
    Mon peuple bon de chrétienté,
    Et si patient d'équité
    Depuis des temps d'éternité,
    Et vous salue, Marie, mon peuple.

    Or les...

  • Or bleu disant l'août
    Au commun des jours,
    Corneilles qui rouent
    En haut sur la tour,

    Puis l'heure sonnant
    Partent sur leurs ailes,
    Quittant les auvents
    Crier dans le ciel,

    Comme de gros mots
    Plus aigres qu'airelles
    Dits tout en voyelles
    Suivant leur argot,

    Corneilles peu sages,
    Et même un peu folles,
    ...