• Je chante ce héros qui régna sur la France
    Et par droit de conquête et par droit de naissance ;
    Qui par de longs malheurs apprit à gouverner,
    Calma les factions, sut vaincre et pardonner,
    Confondit et Mayenne, et la Ligue, et l'Ibère,
    Et fut de ses sujets le vainqueur et le père.
    Descends du haut des cieux, auguste Vérité !
    Répands sur mes écrits ta...

  • Ces moments dangereux, perdus dans la mollesse,
    Avaient fait aux vaincus oublier leur faiblesse.
    À de nouveaux exploits Mayenne est préparé ;
    D'un espoir renaissant le peuple est enivré.
    Leur espoir les trompait : Bourbon, que rien n'arrête,
    Accourt, impatient d'achever sa conquête.
    Paris épouvanté revit ses étendards ;
    Le héros reparut au pied de ses...

  • « Reine, l'excès des maux où la France est livrée
    Est d'autant plus affreux que leur source est sacrée
    C'est la religion dont le zèle inhumain
    Met à tous les Français les armes à la main.
    Je ne décide point entre Genève et Rome.
    De quelque nom divin que leur parti les nomme,
    J'ai vu des deux côtés la fourbe et la fureur ;
    Et si la perfidie est fille de...

  • « Quand l'arrêt des destins eut, durant quelques jours,
    À tant de cruautés permis un libre cours,
    Et que des assassins, fatigués de leurs crimes,
    Les glaives émoussés manquèrent de victimes,
    Le peuple, dont la reine avait armé le bras,
    Ouvrit enfin les yeux, et vit ses attentats.
    Aisément sa pitié succède à sa furie :
    Il entendit gémir la voix de la...

  • Tandis que, poursuivant leurs entretiens secrets,
    Et pesant à loisir de si grands intérêts,
    Ils épuisaient tous deux la science profonde
    De combattre, de vaincre, et de régir le monde,
    La Seine, avec effroi, voit sur ses bords sanglants
    Les drapeaux de la Ligue abandonnés aux vents.
    Valois, loin de Henri, rempli d'inquiétude,
    Du destin des combats...

  • Cependant s'avançaient ces machines mortelles
    Qui portaient dans leur sein la perte des rebelles ;
    Et le fer et le feu, volant de toutes parts,
    De cent bouches d'airain foudroyaient leurs remparts.
    Les Seize et leur courroux, Mayenne et sa prudence,
    D'un peuple mutiné la farouche insolence,
    Des docteurs de la loi les scandaleux discours,
    Contre le...

  • C'est un usage antique, et sacré parmi nous
    Quand la mort sur le trône étend ses rudes coups,
    Et que du sang des rois, si cher à la patrie,
    Dans ses derniers canaux la source s'est tarie,
    Le peuple au même instant rentre en ses premiers droits ;
    Il peut choisir un maître, il peut changer ses lois
    Les états assemblés, organes de la France,
    Nomment un...

  • Du Dieu qui nous créa la clémence infinie,
    Pour adoucir les maux de cette courte vie,
    À placé parmi nous deux êtres bienfaisants,
    De la terre à jamais aimables habitants,
    Soutiens dans les travaux, trésors dans l'indigence :
    L'un est le doux Sommeil, et l'autre est l'Espérance.
    L'un, quand l'homme accablé sent de son faible corps
    Les organes vaincus...

  • Des états dans Paris la confuse assemblée
    Avait perdu l'orgueil dont elle était enflée.
    Au seul nom de Henri, les ligueurs, pleins d'effroi,
    Semblaient tous oublier qu'ils voulaient faire un roi.
    Rien ne pouvait fixer leur fureur incertaine ;
    Et, n'osant dégrader ni couronner Mayenne,
    Ils avaient confirmé, par leurs décrets honteux,
    Le pouvoir et le...

  • Sur les bords fortunés de l'antique Idalie,
    Lieux où finit l'Europe et commence l'Asie,
    S'élève un vieux palais respecté par les temps :
    La Nature en posa les premiers fondements ;
    Et l'art, ornant depuis sa simple architecture,
    Par ses travaux hardis surpassa la nature.
    Là, tous les champs voisins, peuplés de myrtes verts,
    N'ont jamais ressenti l'...