• Car, ou soit ly sains appostolles
    D'aubes vestuz, d'amys coeffez,
    Qui ne seint fors saintes estolles
    Dont par le col prent ly mauffez
    De mal talant tous eschauffez,
    Aussi bien meurt que filz servans,
    De ceste vie cy brassez :
    Autant en emporte ly vens.

    Voire, ou soit de Constantinobles
    L'emperieres au poing dorez,
    Ou de France le roy tres...

  • Mort, j'appelle de ta rigueur,
    Qui m'as ma maîtresse ravie,
    Et n'es pas encore assouvie
    Si tu ne me tiens en langueur :

    Onc puis n'eus force ni vigueur ;
    Mais que te nuisoit-elle en vie,
    Mort ?

    Deux étions et n'avions qu'un coeur ;
    S'il est mort, force est que dévie,
    Voire, ou que je vive sans vie
    Comme les images, par coeur,
    ...

  • En riagal, en arsenic rocher,
    En orpiment, en salpêtre et chaux vive,
    En plomb bouillant pour mieux les émorcher,
    En suif et poix détrempée de lessive
    Faite d'étrons et de pissat de juive,
    En lavailles de jambes à meseaux,
    En raclure de pieds et vieux houseaux,
    En sang d'aspic et drogues venimeuses,
    En fiel de loups, de renards et blaireaux,
    Soient...

  • Il n'est soin que quand on a faim
    Ne service que d'ennemi,
    Ne mâcher qu'un botel de fain,
    Ne fort guet que d'homme endormi,
    Ne clémence que félonie,
    N'assurance que de peureux,
    Ne foi que d'homme qui renie,
    Ne bien conseillé qu'amoureux.

    Il n'est engendrement qu'en boin
    Ne bon bruit que d'homme banni,
    Ne ris qu'après un coup de poing,...

  • " Beaux enfants, vous perdrez la plus
    Belle rose de vo chapeau ;
    Mes clercs près prenant comme glus,
    Se vous allez à Montpipeau
    Ou à Ruel, gardez la peau :
    Car, pour s'ébattre en ces deux lieux,
    Cuidant que vausît le rappeau,
    Le perdit Colin de Cayeux.

    " Ce n'est pas un jeu de trois mailles,
    Où va corps, et peut-être l'âme.
    Qui perd, rien...

  • Fausse beauté qui tant me coûte cher,
    Rude en effet, hypocrite douleur,
    Amour dure plus que fer à mâcher,
    Nommer que puis, de ma défaçon seur,
    Cherme félon, la mort d'un pauvre coeur,
    Orgueil mussé qui gens met au mourir,
    Yeux sans pitié, ne veut Droit de Rigueur,
    Sans empirer, un pauvre secourir ?

    Mieux m'eût valu avoir été sercher
    Ailleurs...

  • Hommes faillis, bertaudés de raison,
    Dénaturés et hors de connoissance,
    Démis du sens, comblés de déraison,
    Fous abusés, pleins de déconnoissance,
    Qui procurez contre votre naissance,
    Vous soumettant à détestable mort
    Par lâcheté, las ! que ne vous remord
    L'horribleté qui à honte vous mène ?
    Voyez comment maint jeunes homs est mort
    Par offenser et...

  • Ayez pitié, ayez pitié de moi,
    A tout le moins, s'il vous plaît, mes amis !
    En fosse gis, non pas sous houx ne mai,
    En cet exil ouquel je suis transmis
    Par Fortune, comme Dieu l'a permis.
    Filles aimant jeunes gens et nouveaux,
    Danseurs, sauteurs, faisant les pieds de veaux,
    Vifs comme dards, aigus comme aiguillon,
    Gousiers tintant clair comme cascaveaux...

  • Je connois bien mouches en lait,
    Je connois à la robe l'homme,
    Je connois le beau temps du laid,
    Je connois au pommier la pomme,
    Je connois l'arbre à voir la gomme,
    Je connois quand tout est de mêmes,
    Je connois qui besogne ou chomme,
    Je connois tout, fors que moi-mêmes.

    Je connois pourpoint au collet,
    Je connois le moine à la gonne,
    Je...

  • Père Noé, qui plantâtes la vigne,
    Vous aussi, Loth, qui bûtes ou rocher,
    Par tel parti qu'Amour qui gens engigne
    De vos filles si vous fit approcher
    (Pas ne le dis pour le vous reprocher),
    Archetriclin, qui bien sûtes cet art,
    Tous trois vous pri que vous veuillez prêcher
    L'âme du bon feu maître Jean Cotart !

    Jadis extrait il fut de votre ligne,...