• Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se lève,
    Ou près du bord de l'onde où sa flamme s'éteint ;
    Mets-moi au pays froid, où sa chaleur n'atteint,
    Ou sur les sablons cuits que son chaud rayon grève ;

    Mets-moi en long ennui, mets-moi en joie brève,
    En franche liberté, en servage contraint ;
    Soit que libre je sois, ou prisonnier rétreint,
    En assurance,...

  • Metz moy au bord d'ou le soleil se léve,
    Ou pres de l'onde ou sa flamme s'esteint,
    Metz moy aux lieux que son rayon n'ateint,
    Ou sur le sable ou sa torche est trop gréve.

    Metz moy en joye ou douleur longue ou breve,
    Liberté franche, ou servage contreint,
    Mets moy au large, ou en prison retreint.
    En asseurance ou doute, guerre ou trêve.

    ...

  • Où qu'aille le Soleil, il ne voit terre aucune,
    Où les maulx que tu fais ne te facent nommer.
    Mais de toy icy bas qu'en doit l'on presumer,
    Quand de ton pere aussi tu n'as mercy pas une ?

    Ta force en terre, au ciel, par tout le monde est une :
    L'oiseau par l'air volant sent la force d'aimer,
    Et les poissons cachez dans le fond de la mer,
    Et des...

  • Ce jourd'huy du Soleil la chaleur alteree
    A jauny le long poil de la belle Ceres :
    Ores il se retire ; et nous gaignons le frais,
    Ma Marguerite et moy, de la douce seree,

    Nous traçons dans les bois quelque voye esgaree :
    Amour marche devant, et nous marchons apres.
    Si le vert ne nous plaist des espesses forests,
    Nous descendons pour voir la couleur...

  • Ou soit lors que le jour le beau Soleil nous donne,
    Ou soit quand la nuict oste aux choses la couleur,
    Je n'ay rien en l'esprit que ta grande valeur,
    Et ce souvenir seul jamais ne m'abandonne.

    A ce beau souvenir tout entier je me donne,
    Et s'il tire avec soy tousjours quelque douleur,
    Je ne prens point cela toutefois pour malheur,
    Car d'un tel...

  • Vers la plage rosine où le Soleil s'esleve
    Loin d'Acre et de Sion le chemin d'un Sabbath,
    Vis à vis du Calvaire un autre mont s'esleve
    Tousjours vert des honneurs du Minervé combat.

    Ces fueilleux arbrisseaux ennemis du debat,
    Ce mont qui dans Cedron ses racines abreve,
    Où l'humble solitude aux soucis donne treve,
    Estoient de nostre Amant le coustumier...

  • Cependant le soleil fournissant sa journée
    Voit son maître à la croix de tourments foisonné,
    Ja prêt à rendre l'âme : il blêmit étonné,
    Et volontiers sa course eût ailleurs détourné.

    Il se fâche de voir sa tête environnée
    D'un brillant diadème, et dit passionné :
    Dois-je voir de rayons ma tête couronnée,
    Voyant mon Créateur d'épines couronné ?...

  • Mon Soleil qui brillez de vos yeux dans mes yeux,
    Et pour trop de clarté leur ôtez la lumière,
    Je ne vois rien que vous, et mon âme est si fière
    Qu'elle ne daigne plus aimer que dans les cieux.

    Tout autre amour me semble un enfer furieux
    Plein d'horreur et de mort dont m'enfuyant arrière
    J'en laisse franchement plus franche la carrière
    A ceux qui...

  • Levez-vous, Soleil de mon âme,
    Votre clarté plus ne me luit ;
    Chassez mon froid par votre flamme,
    Par vos rais l'ombre de ma nuit.

    L'autre soleil est par trop sombre
    Et trop peu chauds sont ses rayons
    Pour de mon âme chasser l'ombre
    Et faire fondre ses glaçons.

    Mon Soleil, ne tardez plus guère
    D'éclairer à votre retour ;
    ...

  • Comme le jour depend du soleil qui l'enflame,
    Les fleuves de la mer, de son tige la fleur,
    L'intellect de l'esprit, du baume son odeur,
    L'humidité de l'eau, la chaleur de la flame ;

    Ainsi de l'estre humain, la non mortelle trame
    Depend, et beaucoup mieux du grand Tout son autheur,
    Il est de nos esprits l'esprit et le moteur,
    Vie de nostre vie, et...