(extraits)
Quelle odeur sens-je en cette chambre ?
Quel doux parfum de musc et d'ambre
Me vient le cerveau réjouir
Et tout le coeur épanouir ?
Ha ! bon Dieu ! j'en tombe en extase :
Ces belles fleurs qui, dans ce vase,
Parent le haut de ce buffet,
Feraient-elles bien cet effet ?
A-t-on brûlé de la pastille ?
N'est-ce point ce vin...
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(extraits)
... Lors que ce chardon de Parnasse
Ce vain épouvantail de chasse
Ce Pot-pourri d'étranges moeurs,
Ce moine bourru des rimeurs,
Ce chaland de vieille tripière,
Ce faquin orné de rapière,
Cet esprit chaussé de travers,
Ce petit fagoteur de vers,
Vit sa pauvre muse chifflée
Et son espérance befflée
Après avoir été vingt ans... -
(extraits)
... Tout ce qu'autrefois j'ai chanté
De la Mer en ma Solitude,
En ce lieu m'est représenté
Où souvent je fais mon étude :
J'y vois ce grand Homme marin
Qui d'un véritable burin
Vivait ici dans la mémoire
Mon coeur en est tout interdit
Et je me sens forcé d'en croire
Bien plus qu'on ne m'en avait dit.
Il a le... -
Zephire a bien raison d'estre amoureux de Flore ;
C'est le plus bel objet dont il puisse jouyr ;
On voit à son eclat les soins s'esvanouyr,
Comme les libertez devant l'oeil que j'adore.
Qui ne seroit ravy d'entendre sous l'aurore
Les miracles volans qu'au bois je viens d'ouyr !
J'en sens avec les fleurs mon coeur s'espanouyr,
Et mon luth negligé... -
Quelle estrange chaleur nous vient icy brusler ?
Sommes-nous transportez sous la zone torride,
Ou quelque autre imprudent a-t-il lasché la bride
Aux lumineux chevaux qu'on voit estinceler ?
La terre, en ce climat, contrainte à pantheler,
Sous l'ardeur des rayons s'entre-fend et se ride ;
Et tout le champ romain n'est plus qu'un sable aride
D'où nulle... -
(Extraits)
Pendant que mon auguste reine
Résiste aux outrages du sort,
Muse, pour un dernier effort,
Chantons sa gloire dans sa peine.
Employons aujourd'hui, mais d'un air de grandeur,
Un noble et saint reste d'ardeur
Qui nous purge d'ingratitude
Et comme fait ce bois où je fais mon étude,
Accordons l'ombre et la splendeur.
... -
Voycy les seuls côtaux, voycy les seuls valons
Où Bacchus et Pomone ont estably leur gloire ;
Jamais le riche honneur de ce beau territoire
Ne ressentit l'effort des rudes aquilons.
Les figues, les muscas, les pesches, les melons
Y couronnent ce dieu qui se delecte à boire
Et les nobles palmiers, sacrez à la victoire,
S'y courbent sous des fruits... -
Le jour que je naquis on vit pleuvoir du sel ;
Le soleil, en faisant son tour universel,
De la soif qu'il souffrit but quasi toute l'onde,
Et pensa d'un seul trait avaler tout le monde.
De là sont provenus tant d'abîmes sans eaux,
De là sont dérivés tant de rouges museaux,
Qui d'un gosier ardent, que rien ne désaltère,
S'occupent sans relâche au... -
(Extraits)
Sur le luth éclatant de la noble Uranie,
Que me vient d'apporter mon fidèle génie,
Et joignant aux accords qui naissent de mes doigts
Les saints et graves tons de ma nombreuse voix,
Je chante hautement la première aventure
D'un héros dont la gloire étonna la nature ;
Je décris les hasards qu'il courut au berceau ;
Je dis comment... -
Accablé de paresse et de mélancolie,
Je rêve dans un lit où je suis fagoté,
Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.
Là, sans me soucier des guerres d'Italie,
Du comte Palatin, ni de sa royauté,
Je consacre un bel hymne à cette oisiveté
Où mon âme en langueur est comme ensevelie.
Je trouve ce...