Odeurs de suif, crasses de peaux, mares de bitumes !
Tel qu’un lourd souvenir lourd de rêves, debout
Dans la fumée énorme et jaune, dans les brumes,
Grande de soir ! la ville inextricable bout
Et roule, ainsi que des reptiles noirs, ses rues
Noires, autour des ponts...
|
Au temps des communiers têtus et arrogants,
Ypres, la ville égale et de Bruge et de Gand,
Soutint sièges sans fin et révoltes sans nombre,
Si bien que, dans l’histoire, ...
|
21 Mars 1915.
Sous les étoiles d’or d’un ciel ornemental
Glissent les Zeppelins dans la clarté hardie
Et le vent assaillant leurs parois de métal
En fait luire et...
|
Des nuages, couleur de marbre, Volent, à travers le ciel fou ; " Eh ! la lune, garde à vous ! " L'espace meugle et se déchire. Sous l'écorce par les fentes On écoute pleurer et rire Les arbres.
" Eh ! la lune, garde à vous ! " Votre face de...
|
La couronne formidable des rois En s'appuyant de tout son poids Sur ce masque de cire Semblait broyer et mutiler L'empire.
Le pâle émail des yeux usés S'était fendu en agonies Minuscules, mais infinies, Sous les sourcils décomposés.
Le...
|
Et pleine d'un bétail magnifique, l'étable, A main gauche, près des fumiers étagés haut, Volets fermés, dormait d'un pesant sommeil chaud, Sous les rayons serrés d'un soleil irritable.
Dans la moite chaleur de la ferme au repos, Dans la vapeur montant des...
|
A pleine voix - midi s'exaltant au dehors Et les champs reposant - les nones sont chantées, Dans un balancement de phrases répétées Et hantantes, comme un rappel de grands remords.
Et peu à peu les chants prennent de tels essors, Les antiennes sont sur de tels...
|
I
... Ces souvenirs chauffent mon sang Et pénètrent mes moelles...
Je me souviens du village près de l'Escaut, D'où l'on voyait les grands bateaux Passer, ainsi qu'un rêve empanaché de vent Et merveilleux de voiles, Le soir, en cortège, sous les...
|
Depuis que dans la plaine immense il s'est fait soir, Avec de lourds marteaux et des blocs taciturnes, L'ombre bâtit ses murs et ses donjons nocturnes Comme un Escurial revêtu d'argent noir.
Le ciel prodigieux domine, embrasé d'astres, - Voûte d'ébène et d'or où...
|
Sur ces plages de sel amer Et d'âpre immensité marine, Je déguste, par les narines, L'odeur d'iode de la mer.
Quels échanges de forces nues S'entrecroisent et s'insinuent, Avec des heurts, avec des bonds, A cette heure de vie énorme, Où tout s...
|
|
|