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    D'un triste désespoir ma vie je bourrelle,
    Je la veux obscurcir d'une nuit éternelle,
    Puisque je suis si loin de mon heureux soleil,
    Car sans âme je vis, sans poumon je respire,
    Et absent de mon bien mon douloureux martyre
    Ensevelit mon coeur sous l'oublieux sommeil.

    Je vis, je ne vis pas, je meurs, je ne meurs pas,
    Il n'y a point de vie, il n...

  • L'extase du soleil, peuh ! La Nature, fade
    Usine de sève aux lymphatiques parfums.
    Mais les lacs éperdus des longs couchants défunts
    Dorlotent mon voilier dans leurs plus riches rades,

                    Comme un ange...

  •  Oui, dès l’instant que je vous vis,
    Beauté féroce, vous me plûtes ;
    De l’amour qu’en vos yeux je pris,
    Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
    Mais de quel air froid vous reçûtes
    Tous les soins que pour vous je pris !
    En vain je priai, je gémis :
    Dans votre dureté vous sûtes
    Mépriser tout ce que je fis.
    Même un jour je vous écrivis
    Un...

  • On entend les étoiles :

    Dans l’giron
    Du Patron,
    On y danse, on y danse,
    Dans l’giron
    Du Patron,
    On y danse tous en rond.

    — Là, voyons, mam’zell’la Lune,
    Ne gardons pas ainsi rancune ;
    ...

  • Vous qui passez, oyez donc un pauvre être,
    Chassé des Simples qu' on peut reconnaître
    Soignant, las, quelque œillet à leur fenêtre !
                    Passants, hâtifs passants,
    Oh ! Qui veut visiter les palais de mes...

  • Ah ! La belle pleine Lune,
    Grosse comme une fortune !

    La retraite sonne au loin,
    Un passant, monsieur l’adjoint ;

    Un clavecin joue en face,
    Un chat traverse la place :

    La province qui s’endort !
    ...

  • Le Globe, vers l’aimant,
    Chemine exactement,
    Teinté de mers si bleues
    De cités tout en toits,
    De réseaux de convois
    Qui grignotent des lieues.
    Ô ma côte en sanglots !
    Pas loin de Saint-Malo,
    ...

  • Je t’expire mes cœurs bien barbouillés de cendres ;
    Vent esquinté de toux des paysages tendres !
    Où vont les gants d’avril, et les rames d’antan ?
    L’âme des hérons fous sanglote sur l’étang.

    Et vous, tendres
    D...

  •             Automne, automne, adieux de l’Adieu !
                La tisane bout, noyant mon feu ;
                                Le vent s’époumonne
    À reverdir la bûche où mon grand coeur tisonne....

  • Orgue, orgue de Barbarie,
    Don Quichotte, souffre-douleur,
    Vidasse, vidasse ton cœur,
    Ma pauvre rosse endolorie.
    Hein, étés idiots,
    Octobres malades,
    Printemps, purges fades,
    Hivers tout vieillots...