• Tu ne me vois jamais, Pierre, que tu ne die
    Que j'étudie trop, que je fasse l'amour,
    Et que d'avoir toujours ces livres à l'entour
    Rend les yeux éblouis et la tête alourdie.

    Mais tu ne l'entends pas : car cette maladie
    Ne me vient du trop lire ou du trop long séjour,
    Ainsi de voir le bureau, qui se tient chacun jour :
    C'est, Pierre mon ami, le livre où...

  • Je ne commis jamais fraude ni maléfice,
    Je ne doutai jamais des points de notre foi,
    Je n'ai point violé l'ordonnance du roi,
    Et n'ai point éprouvé la rigueur de justice :

    J'ai fait à mon seigneur fidèlement service,
    Je fais pour mes amis ce que je puis et doy,
    Et crois que jusqu'ici nul ne se plaint de moi,
    Que vers lui j'aye fait quelque mauvais...

  • Ne lira-t-on jamais que ce dieu rigoureux ?
    Jamais ne lira-t-on que cette Idalienne ?
    Ne verra-t-on jamais Mars sans la Cyprienne ?
    Jamais ne verra-t-on que Ronsard amoureux ?

    Retistra-t-on toujours, d'un tour laborieux,
    Cette toile, argument d'une si longue peine ?
    Reverra-t-on toujours Oreste sur la scène?
    Sera toujours Roland par amour furieux ?...

  • Ores, plus que jamais, me plaît d'aimer la Muse
    Soit qu'en français j'écrive ou langage romain,
    Puisque le jugement d'un prince tant humain
    De si grande faveur envers les lettres usé.

    Donc le sacré métier où ton esprit s'amuse
    Ne sera désormais un exercice vain,
    Et le tardif labeur que nous promet ta main
    Désormais pour Francus n'aura plus nulle excuse...

  • Je n'ai jamais pensé que cette voûte ronde
    Couvrît rien de constant : mais je veux désormais,
    Je veux, mon cher Morel, croire plus que jamais
    Que dessous ce grand Tout rien ferme ne se fonde,

    Puisque celui qui fut de la terre et de l'onde
    Le tonnerre et l'effroi, las de porter le faix,
    Veut d'un cloître borner la grandeur de ses faits,
    Et pour...