Si je monte au Palais, je n'y trouve qu'orgueil,
Que vice déguisé, qu'une cérémonie,
Qu'un bruit de tambourins, qu'une étrange harmonile,
Et de rouges habits un superbe appareil :
Si je descends en banque, un amas et recueil
De nouvelles je trouve, une usure infinie,
De riches Florentins une troupe bannie,
Et de pauvres Siennois un lamentable deuil :...
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Loyre fameux, qui ta petite Source
Enfles de maintz gros fleuves, et Ruysseaux,
Et qui de loing coules tes cleres Eaux
En l'Ocean d'une assez lente Course.
Ton chef Royal hardiment bien hault pousse
Et aparoy entre tous les plus beaux,
Comme un Thaureau sur les menuz Troupeaux,
Quoy que le Pau envieux s'en courrousse.
Commande doncq'... -
Comme le marinier, que le cruel orage
A longtemps agité dessus la haute mer,
Ayant finalement à force de ramer
Garanti son vaisseau du danger du naufrage,
Regarde sur le port, sans plus craindre la rage
Des vagues ni des vents, les ondes écumer ;
Et quelqu'autre bien loin, au danger d'abîmer,
En vain tendre les mains vers le front du rivage :
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Ne lira-t-on jamais que ce dieu rigoureux ?
Jamais ne lira-t-on que cette Idalienne ?
Ne verra-t-on jamais Mars sans la Cyprienne ?
Jamais ne verra-t-on que Ronsard amoureux ?
Retistra-t-on toujours, d'un tour laborieux,
Cette toile, argument d'une si longue peine ?
Reverra-t-on toujours Oreste sur la scène?
Sera toujours Roland par amour furieux ?... -
Comme jadis l'ame de l'univers
Enamourée en sa beaulté profonde,
Pour façonner cette grand' forme ronde,
Et l'enrichir de ses thesors divers,
Courbant sur nous son temple aux yeulx ouvers,
Separa l'air, le feu, la terre, et l'onde,
Et pour tirer les semences du monde
Sonda le creux des abismes couvers :
Non autrement, ô l'ame de ma vie... -
Ô combien est heureux qui n'est contraint de feindre,
Ce que la vérité le contraint de penser,
Et à qui le respect d'un qu'on n'ose offenser
Ne peut la liberté de sa plume contraindre !
Las, pourquoi de ce noeud sens-je la mienne éteindre,
Quand mes justes regrets je cuide commencer ?
Et pourquoi ne se peut mon âme dispenser
De ne sentir son mal ou de s... -
Tels que l'on vit jadis les enfants de la Terre
Plantés dessus les monts pour écheller les cieux,
Combattre main à main la puissance des dieux,
Et Jupiter contre eux, qui ses foudres desserre :
Puis tout soudainement renversés du tonnerre
Tomber deçà delà ces squadrons furieux,
La Terre gémissante, et le Ciel glorieux
D'avoir à son honneur achevé cette... -
Non autrement qu'on voit la pluvieuse nue
Des vapeurs de la terre en l'air se soulever,
Puis se courbant en arc, afin de s'abreuver,
Se plonger dans le sein de Téthys la chenue,
Et montant derechef d'où elle était venue,
Sous un grand ventre obscur tout le monde couver,
Tant que finablement on la voit se crever,
Or en pluie, or en neige, or en grêle... -
Esprit royal, qui prends de lumière éternelle
Ta seule nourriture et ton accroissement,
Et qui de tes beaux rais en notre entendement
Produis ce haut désir qui au ciel nous rappelle,
N'aperçois-tu combien par ta vive étincelle
La vertu luit en moi ? n'as-tu point sentiment
Par l'oeil, l'ouïe, l'odeur, le goût, l'attouchement,
Que sans toi ne reluit... -
Je vis haut élevé sur colonnes d'ivoire,
Dont les bases étaient du plus riche métal,
A chapiteaux d'albâtre et frises de cristal,
Le double front d'un arc dressé pour la mémoire.
A chaque face était portraite une victoire,
Portant ailes au dos, avec habit nymphal,
Et haut assise y fut sur un char triomphal
Des empereurs romains la plus antique gloire....