Doctime amy, qu'Amour docteur anime
Au bellime art des sçavantismes Sioeurs :
Tu vas goustant leurs saintimes douçieurs,
Enflant ta veine en rime coulantime.
Ton coeur bravime, et ta voix bruyantime,
Santant ainsi nos longuimes errieurs,
Hautime suyt ses brusquimes furieurs,
Chaudimes or' d'une ardieur si gentime.
Je ne t'escry pour...
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Grasinde, vous semblez à la vigne sauvage
Qui naist pres d'un halier, ou sur un mont desert :
Là son pampre, et son cep, rien du tout ne luy sert,
Et si nul Vigneron n'en tire du breuvage.
Ainsi vostre Beauté qui me tient en servage,
Sa fleur, son fruit, son tige, et sa racine perd :
N'employant a propos un manouvrier expert,
Qui sa racine, tige, et... -
Je ne veux point le clair char estoillé
De ta beauté, en grace estincellante,
Par ton front, Ciel de lumiere excellante
Guider ainsi, que Phaëton voilé
De vain orgueil, duquel tout affollé
Voullut donter la bride rougissante
Des fiers chevaux. Mais sa main languissante
Bruloit les cieux, qui l'ont en feu roullé.
Je suis celuy, qui de... -
Ciel reluysant, qui decouvre le lustre
De la beauté, la gloire de noz ans :
Et du clair tour de tes feuz rayonnantz
En l'eclairant, tu reluis plus illustre.
Mon nom obscur de la splendeur illustre,
Nom qui s'espand de tes flambeaux luysantz,
Mais que tu rens des deux astres plaisantz,
Desquelz le trait tout l'univers perlustre.
Pour... -
Tes traitz (Soleil) de leur vive pointure
Ne sont les raiz qui ont frappé mes yeux,
Autre Soleil de lustre gracieux
Trasse entour moy plus riche couverture.
Rien ne me sert la nuitale peinture
Que faict la Lune aprez son frere aux cieux
Car le brandon de l'Astre precieux
Qui m'éclaircit, est l'honneur de nature
Quand sa clairté qui... -
Claire en beauté plus que la claire Aurore
Claire en blancheur plus que marbre de Pare,
Ou que le laict, qui sur le Jong se pare.
Claire en odeur du Bame qui s'honnore,
Claire en coral que le vermeil colore :
Claire en valeur plus qu'autre joiau rare
Ou que tout l'or du filz de Chrise avare.
Claire en l'honneur qui tes graces decore,
... -
Ô belle Nuit, tu es évanouie,
Où sont logés tes chevaux furieux
Qui brunissaient d'une haleine obscurcie
Les monts, les vaux, les plaines et les cieux ?
Las où es-tu, Ténèbre gracieux,
Et vous Jupins qui souliez me conduire,
Donnez secours à mon mal ennuyeux,
Car sous votre ombre à son bien il aspire.
Ô liberté trop chèrement vendue,
Autre... -
Tu as beau me baiser, inconstante meurtrière,
Si j'oublie les mots que j'endure pour toi,
J'en suis si indigné quand je m'en ramentois
Que toujours je voudrais que tu me fusses fière.
Je voudrais que toujours ta rigueur fût entière,
Et que toujours ton feu s'irritât contre moi,
Afin que l'on connût plus clairement ma foi,
Mon amour, mon désir, et... -
L'âme qui en secret voit enterrer son corps,
Fait tout ce qu'elle peut pour en montrer la place,
Afin de recevoir des vivants cette grâce,
Qu'il soit mis au sépulcre honorable des morts.
Cependant animée elle se plaint des torts
Naguère à elle faits en suivant à la trace
Le meurtrier inconnu, qu'elle toujours menace
Des Furies d'enfer, où elle... -
Ô Nuit où je me perds, ténèbre affreux et sombre,
Pourquoi durez-vous tant ? Faites place aux flambeaux
Que vous tenez là-bas arrêtés sous les eaux,
Pour rendre à mon malheur plus obscure votre ombre.
J'aime mieux demeurer pour jamais en encombre
Entouré de silence, entre ces deux tombeaux,
Que d'être en rien tenu à ces deux Soleils beaux,
Deux...