Tissée en or dans l’air de soie !
Voici la maison douce et son pignon léger,
Et le jardin et le verger.
Voici le banc, sous les pommiers
D’où s’effeuille le printemps blanc,
À pétales frôlants et lents.
Voici des vols de lumineux...
Les molosses d’hiver, le gel, le vent, la neige,
Ô mon vieux cœur de lassitude et de souci,
Ils hurlent à la mort, écoute ! et leur cortège
S’enfuit, avec des pleurs, vers le néant. Voici,
Qu’ils ululent sinistrement et qu’on ulule
Vers eux, parmi les lourds échos du crépuscule,
En réponse, là-bas.
...
Hélas, quel soir ! ce soir de maussade veillée.
Je hais, je ne sais plus ; je veux, je ne sais pas ;
Ah mon âme, vers un néant, s'en est allée,
Vers un néant, très loin je ne sais où, là-bas ?
Il bat des tas de glas au-dessus de ma tête,
Le vent, il corne à mort, et les cierges bénits
Qu'on allumait, pendant la peur de la tempête,
Les bons cierges...