Le noir château, couvert de chiffres et d’emblèmes
Et ceint des froides fleurs dormant sur les eaux blêmes,
En un doux ciel humide effile ses toits bleus.
Dans le parc, où jadis on vit flotter des fées,
Les Nymphes, par le lierre en leur marbre étouffées,
Méditent...

Tout dans l'immuable Nature
Est miracle aux petits enfants :
Ils naissent, et leur âme obscure
Éclôt dans des enchantements.

Le reflet de cette magie
Donne à leur regard un rayon.
Déjà la belle illusion
Excite leur frêle énergie.

L'inconnu, l'...

C’était l’heure où la terre appartient au soleil,
Où les chemins poudreux luisent d’un ton vermeil,
Où rien n’est confondu dans l’aride campagne,
Où l’on voit les troupeaux couchés sur la montagne,
Et le pâtre bruni, dans les plis d’un manteau,
Dormir nonchalamment...

Les choses de l’amour ont de profonds secrets.
L’instinct primordial de l’antique Nature
Qui mêlait les flancs nus dans le fond des forêts
Trouble l’épouse encor sous sa riche ceinture ;
Et, savante en pudeur, attentive à nos...

 
LES VIEILLARDS

Ce sont eux ! j’ai posé l’oreille contre terre
Les bruits sourds qu’on entend sont des pas de chevaux ;
Que le jeune soldat se rappelle son père,
Et que l’ancien s’apprête à des combats nouveaux !

Que nul de vous ne songe aux sanglots de l’...

Ô mère d’Allegri ! Parme, cité chrétienne,
Sois fière du héros que tes flancs ont porté ;
J’ai vu d’un œil d’amour la belle antiquité,
Rome en toute sa pompe et sa grandeur païenne ;

J’ai vu Pompéi morte, et comme une Athénienne,
La pourpre encor flottant sur son...

 
I

Six percherons égaux, blancs et nourris d’avoine,
Traînaient un chêne entier dont les cimes pendaient,
Et les larges pavés du faubourg Saint-Antoine
A chaque tour de roue en remuant grondaient.

Les feuilles bruissaient et balayaient la rue
Dans un...

Je sais la vanité de tout désir profane.
À peine gardons-nous de tes amours défunts,
Femme, ce que la fleur qui sur ton sein se fane
Y laisse d’âme et de parfums.

Ils n’ont, les plus...

Divine Juliette au cercueil étendue,
Toi qui n’es qu’endormie et que l’on croit perdue.
Italie, ô beauté ! si malgré ta pâleur,
Tes membres ont encor gardé de la chaleur ;
Si du sang généreux coule encor dans ta veine ;
Si le monstre qui semble avoir bu ton haleine...

 
Vous n’avez pas sondé tout l’Océan de l’âme,
O vous qui prétendez en dénombrer les flots !
Qui de vous de tout cœur a pu sentir la flamme
Et de toute poitrine écouter les sanglots ?
Qui de vous a tâté tous les coins de l’abîme
Pour dire : « C’en est fait, l’...