Grenouilles,
           Grenouilles,
Regonflez vos goîtres flétris.
Les vieilles du ciel ont repris
Un tapon d’étoupe au fil gris
Pour en regarnir leurs quenouilles ;
Et voici, sous leur doigt subtil,
Choir le nuage fil à fil.
Il pleut...

Votre beau thé, moins rare que vos yeux,
Votre thé vert, fleuri, délicieux,
Qui vaut quasi dix mille francs la livre,
Moins que la fleur de vos yeux il enivre
Et fait rêver qu'on s'en va dans les cieux.

J'ai bu les deux aromes précieux ;
Et jusqu'au jour...

Elle mit son plus beau chapeau, son chapeau bleu,
Et la robe que nul encor n'a dégrafée.
Puis elle releva la boucle ébouriffée
Que sa voilette avait fait redescendre un peu.

Elle se dit : - C'est mal, très-mal! Et comme il pleut !
Je serai faite, vrai, comme...

On ne sait pourquoi cet homme prit naissance.
Et pourquoi mourut-il ? On ne l'a pas connu.
Il vint nu dans ce monde, et, pour comble de chance,
Partit comme il était venu.

La gaîté, le chagrin, l'espérance, la crainte,
Ensemble ou tour à tour ont fait battre son...

Merle, merle, joyeux merle,
Ton bec jaune est une fleur,
Ton oeil noir est une perle,
Merle, merle, oiseau siffleur.

Hier tu vins dans ce chêne,
Parce qu'hier il a plu.
Reste, reste dans la plaine.
Pluie ou vent vaut mieux que glu.

Hier...

La neige est belle. Ô pâle, ô froide, ô calme vierge,
Salut ! Ton char de glace est traîné par des ours,
Et les cieux assombris tendent sur son parcours
Un dais de satin jaune et gris couleur de cierge.

Salut ! dans ton manteau doublé de blanche serge,
Dans ton...

C'était un grand sculpteur que le Grec Praxitèle.
La légende pourtant nous raconte qu'un jour,
Voulant faire une coupe et ne rien mettre autour,
Il ne vit point de forme assez pure pour elle.

Mais le soir, fatigué de son travail rebelle,
Comme il baisait un...

La belle Julia languissament s'étale
Sur les gradins du cirque, assise au premier rang,
Sans voir l'oeil inquiet du Samnite mourant
Dont la vie est pendue à son doigt de vestale.

La vierge songe bien à la clameur brutale
De la plèbe, au vaincu qu'un vain espoir...

Sous bois, dans le pré vert dont il a brouté l'herbe,
Un grand bouc est couché, pacifique et superbe.
De ses cornes en pointe, aux noeuds superposés,
La base est forte et large et les bouts sont usés ;
Car le combat jadis était son habitude.
Le poil, soyeux à l'oeil...

Le long d'un chemin creux que nul arbre n'égaie,
Un grand champ de blé mûr, plein de soleil, s'endort,
Et le haut du talus, couronné d'une haie,
Est comme un ruban vert qui tient des cheveux d'or.

De la haie au chemin tombe une pente herbeuse
Que la taupe...