• Ô rêveuse, pour que je plonge
    Au pur délice sans chemin,
    Sache, par un subtil mensonge,
    Garder mon aile dans ta main.

    Une fraîcheur de crépuscule
    Te vient à chaque battement
    Dont le coup prisonnier recule
    L'horizon délicatement.

    Vertige ! voici que frissonne
    L'espace comme un grand baiser
    Qui, fou de naître pour personne,
    Ne...

  • Le soleil que sa halte
    Surnaturelle exalte
    Aussitôt redescend
    Incandescent

    je sens comme aux vertèbres
    S'éployer des ténèbres
    Toutes dans un frisson
    A l'unisson

    Et ma tête surgie
    Solitaire vigie
    Dans les vois triomphaux
    De cette faux

    Comme rupture franche
    Plutôt refoule ou tranche
    Les anciens...

  • Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête
    En qui vont les péchés d'un peuple, ni creuser
    Dans tes cheveux impurs une triste tempête
    Sous l'incurable ennui que verse mon baiser :

    Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes
    Planant sous les rideaux inconnus du remords,
    Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges,
    Toi qui sur le néant en...

  • Une négresse par le démon secouée
    Veut goûter une enfant triste de fruits nouveaux
    Et criminels aussi sous leur robe trouvée,
    Cette goinfre s'apprête à de rusés travaux ;

    À son ventre compare heureuse deux tétines
    Et, si haut que la main ne le saura saisir,
    Elle darde le choc obscur de ses bottines
    Ainsi que quelque langue inhabile au plaisir.
    ...

  • Dame sans trop d'ardeur à la fois enflammant
    La rose qui cruelle ou déchirée, et lasse
    Même du blanc habit de pourpre, le délace
    Pour ouïr dans sa chair pleurer le diamant

    Oui, sans ces crises de rosée et gentiment
    Ni brise quoique, avec, le ciel orageux passe
    Jalouse d'apporter je ne sais quel espace
    Au simple jour le jour très vrai du sentiment...

  • Une négresse par le démon secouée
    Veut goûter une enfant triste de fruits nouveaux
    Et criminels aussi sous leur robe trouée
    Cette goinfre s'apprête à de rusés travaux :

    À son ventre compare heureuse deux tétines
    Et, si haut que la main ne le saura saisir,
    Elle darde le choc obscur de ses bottines
    Ainsi que quelque langue inhabile au plaisir...

  • Le silence déjà funèbre d'une moire
    Dispose plus qu'un pli seul sur le mobilier
    Que doit un tassement du principal pilier
    Précipiter avec le manque de mémoire.

    Notre si vieil ébat triomphal du grimoire,
    Hiéroglyphes dont s'exalte le millier
    À propager de l'aile un frisson familier !
    Enfouissez-le-moi plutôt dans une armoire.

    Du...

  • Avec comme pour langage
    Rien qu'un battement aux cieux
    Le futur vers se dégage
    Du logis très précieux

    Aile tout bas la courrière
    Cet éventail si c'est lui
    Le même par qui derrière
    Toi quelque miroir a lui

    Limpide (où va redescendre
    Pourchassée en chaque grain
    Un peu d'invisible cendre
    Seule à me rendre chagrin)

    ...

  • Victorieusement fui le suicide beau
    Tison de gloire, sang par écume, or, tempête !
    Ô rire si là-bas une pourpre s'apprête
    A ne tendre royal que mon absent tombeau.

    Quoi ! de tout cet éclat pas même le lambeau
    S'attarde, il est minuit, à l'ombre qui nous fête
    Excepté qu'un trésor présomptueux de tête
    Verse son caressé nonchaloir sans flambeau,
    ...

  • Dispose plus qu'un pli seul sur le mobilier
    Que doit un tassement du principal pilier
    Précipiter avec le manque de mémoire.

    Notre si vieil ébat triomphal du grimoire,
    Hiéroglyphes dont s'exalte le millier
    A propager de l'aile un frisson familier !
    Enfouissez-le-moi plutôt dans une armoire.

    Du souriant fracas originel haï
    Entre elles de...