• (extraits)

    J'ai un ciel de désir, un monde de tristesse,
    Un univers de maux, mille feux de détresse,
    Un Etna de sanglots et une mer de pleurs.
    J'ai mille jours d'ennuis, mille nuits de disgrâce,
    Un printemps d'espérance et un hiver de glace ;
    De soupirs un automne, un été de chaleurs.

    Clair soleil de mes yeux, si je n'ai ta lumière,
    Une...

  • Mes créanciers, qui de dizains n'ont cure,
    Ont lu le vôtre, et sur ce, leur ai dit :
    " Sire Michel, sire Bonaventure,
    " La soeur du roi a fait pour moi ce dit. "
    Lors eux, cuidant que fusse en grand crédit,
    M'ont appelé monsieur à cri et cor,
    Et m'a valu votre écrit autant qu'or,
    Car promis ont, non seulement d'attendre,
    Mais d'en prêter, foi de...

  • Pleine de langues et de voix,
    Ô Roi le miracle des rois
    Je viens de voir toute la terre,
    Et publier en ses deux bouts
    Que pour la paix ni pour la guerre
    Il n'est rien de pareil à vous.

    Par ce bruit je vous ai donné
    Un renom qui n'est terminé,
    Ni de fleuve, ni de montagne,
    Et par lui j'ai fait désirer
    A la troupe que j'accompagne
    De...

  • Objet divin des âmes et des yeux,
    Reine, le chef-d'oeuvre des cieux :
    Quels doctes vers me feront avouer
    Digne de te louer ?

    Les monts fameux des vierges, que je sers
    Ont-ils des fleurs en leurs déserts,
    Qui s'efforçant d'embellir ta couleur,
    Ne ternissent la leur ?

    Le Thermodon a su seoir autrefois,
    Des reines au trône des rois :
    ...

  • Mopse, entre les devins l'Apollon de cet âge
    Avait toujours fait espérer
    Qu'un soleil qui naîtrait sur les rives du Tage,
    En la terre du lis nous viendrait éclairer.

    Cette prédiction semblait une aventure
    Contre le sens et le discours,
    N'étant pas convenable aux règles de nature
    Qu'un soleil se levât où se couchent les jours.

    Anne qui de...

  • étant dans sa litière durant la maladie du roi


    Si la douleur de mon esprit
    Je pouvais montrer par parole
    Ou la déclarer par écrit,
    Oncques ne fut si triste rôle ;
    Car le mal qui plus fort m'affole
    Je le cache et couvre plus fort ;
    Pourquoi n'ai rien qui me console,
    Fors l'espoir de la douce mort.

    Je sais que je ne dois celer...