• J'ay tant vescu, chetif, en ma langueur,
    Qu'or j'ay veu rompre, et suis encor en vie.
    Mon esperance avant mes yeulx ravie,
    Contre l'escueil de sa fiere rigueur.

    Que m'a servy de tant d'ans la longueur ?
    Elle n'est pas de ma peine assouvie :
    Elle s'en rit, et n'a point d'aultre envie
    Que de tenir mon mal en sa vigueur.

    Doncques j'auray,...

  • Ma pensée est sereine et rêve parfumée,
    Comme la chambre heureuse où dort ma bien-aimée :

    Large fleur au coeur blanc qui parfume la nuit,
    La lune sur l'étang du ciel s'épanouit.

    Ma pensée est sereine et rêve caressée
    D'une odeur de santal que ta chair m'a laissée.

  • Je suis l'Empire à la fin de la décadence,
    Qui regarde passer les grands Barbares blancs
    En composant des acrostiches indolents
    D'un style d'or où la langueur du soleil danse.

    L'âme seulette a mal au coeur d'un ennui dense.
    Là-bas on dit qu'il est de longs combats sanglants.
    O n'y pouvoir, étant si faible aux voeux si lents,
    O n'y vouloir fleurir un peu...