• Du triste coeur vouldrois la flamme estaindre,
    De l'estomac les flesches arracher,
    Et de mon col le lien destacher,
    Qui tant m'ont peu brusler, poindre et estraindre ;

    Puis l'ung de glace et l'aultre de roc ceindre,
    Le tiers de fer apris à bien trencher,
    Pour amortir, repousser et hascher
    Foeuz, dardz et neuds, sans plus les debvoir craindre....

  • Puisqu'il faut désormais que j'éteigne ma flamme,
    Seul et cruel remède, avec l'eau de mes pleurs,
    Et que pour m'arracher les épines de l'âme
    Je m'ôte aussi du coeur les roses et les fleurs,

    Sortez de mon esprit, pensers pleins de délices,
    Cher et doux entretien dont l'état est changé,
    Qu'un injuste mépris convertit en supplices,
    Je vous ouvre la...

  • Dans le serein de sa jumelle flamme
    Je vis Amour, qui son arc débandait,
    Et sur mon coeur le brandon épandait,
    Qui des plus froids les moelles enflamme.

    Puis çà puis là près les yeux de ma dame
    Entre cent fleurs un rets d'or me tendait,
    Qui tout crépu blondement descendait
    A flots ondés pour enlacer mon âme.

    Qu'eussé-je fait ? l'Archer était...

  • Myrrhe bruloit jadis d'une flamme enragée,
    Osant souiller au lict la place maternelle
    Scylle jadis tondant la teste paternelle,
    Avoit bien l'amour vraye en trahison changée.

    Arachne ayant des Arts la Deesse outragée,
    Enfloit bien son gros fiel d'une fierté rebelle :
    Gorgon s'horrible bien quand sa teste tant belle
    Se vit de noirs serpens en lieu de poil...

  • Ni la fureur de la flamme enragée,
    Ni le tranchant du fer victorieux,
    Ni le dégât du soldat furieux,
    Qui tant de fois, Rome, t'a saccagée,

    Ni coup sur coup ta fortune changée,
    Ni le ronger des siècles envieux,
    Ni le dépit des hommes et des dieux,
    Ni contre toi ta puissance rangée,

    Ni l'ébranler des vents impétueux,
    Ni le débord de ce...

  • Dessus un mont une flamme allumée
    A triple pointe ondoyait vers les cieux,
    Qui de l'encens d'un cèdre précieux
    Parfumait l'air d'une odeur embaumée.

    D'un blanc oiseau l'aile bien emplumée
    Semblait voler jusqu'au séjour des dieux,
    Et dégoisant un chant mélodieux
    Montait au ciel avecques la fumée.

    De ce beau feu les rayons écartés
    ...