Ancres abandonnées sous des hangars maussades,
Porches de suie et d'ombre où s'engouffrent des voix,
Pignons crasseux, greniers obscurs, mornes façades
Et gouttières régulières, au long des toits ;
Et blocs de fonte et crocs d'acier et cols de grues
Et puis, au bas des murs, dans les caves, l'écho
Du pas des chevaux las sur le pavé des rues
Et des rames en...
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Oh ces larges beaux jours dont les matins flamboient !
La terre ardente et fière est plus superbe encor
Et la vie éveillée est d'un parfum si fort
Que tout l'être s'en grise et bondit vers la joie.
Soyez remerciés, mes yeux,
D'être restés si clairs, sous mon front déjà vieux,
Pour voir au loin bouger et vibrer la lumière ;
Et vous, mes mains, de... -
Et je voudrais aussi ma couronne d'épines
Et pour chaque pensée, une, rouge, à travers
Le front, jusqu'au cerveau, jusqu'aux frêles racines
où se tordent les maux et les rêves forgés
En moi, par moi. Je la voudrais comme une rage,
Comme un buisson d'ébène en feu, comme des crins
D'éclairs et de flammes, peignés de vent sauvage;
Et ce seraient mes vains et... -
Et là, ce moine noir, que vêt un froc de deuil,
Construit, dans sa pensée, un monument d'orgueil.
Il le bâtit, tout seul, de ses mains taciturnes,
Durant la veille ardente et les fièvres nocturnes.
Il le dresse, d'un jet, sur les Crédos béants,
Comme un phare de pierre au bord des océans,
Il y scelle sa fougue et son ardeur mystique,
Et... -
Sitôt que le soleil dans le matin luisait,
Comme un éclat vermeil sur un saphir immense,
Que dans l'air les oiseaux détaillaient leur romance,
Lu ferme tout entière au travail surgissait.
Un va-et-vient, mêlé d'appels hâtifs bruissait,
Et les bêtes de cour, en farfouille, en démence,
Courant, sautant, volant, mêlaient d'accoutumance,
Leurs cris et... -
C'est une troupe de gamins
Qui porte la virevoltante étoile
De toile
Au bout d'un bâton vain.
Le vieux maître d'école
Leur a donné congé ;
L'hiver est blanc, la neige vole,
Le bord du toit en est frangé.
Et par les cours, et par les rues,
Et deux par deux et trois par trois,
Ils vont chantant avec des voix
Qui muent,... -
L'ombre s'installe, avec brutalité ;
Mais les ciseaux de la lumière,
Au long des quais, coupent l'obscurité,
A coups menus, de réverbère en réverbère.
La gare immense et ses vitraux larges et droits
Brillent, comme une châsse, en la nuit sourde,
Tandis que des voiles de suie et d'ombre lourde
Choient sur les murs trapus et les hautains beffrois.... -
Autant que moi malade et veule, as-tu goûté
Quand ton être ployait sous les fièvres brandies,
Quand tu mâchais l'orviétan des maladies,
Le coupable conseil de l'inutilité ?
Et doux soleil qui baise un oeil éteint d'aveugle ?
Et fleur venue au tard décembral de l'hiver ?
Et plume d'oiselet soufflée au vent de fer ?
Et neutre et vide écho vers la taure... -
A Léon Cladel.
Le mouchoir sur la nuque et la jupe lâchée,
Dès l'aube, elle est venue au pacage, de loin ;
Mais sommeillante encore, elle s'est recouchée,
Là sous les arbres, dans un coin.
Aussitôt elle dort, bouche ouverte et ronflante ;
Le gazon monte, autour du front et des pieds nus ;
Les bras sont repliés de façon nonchalante,
Et... -
Comme des mains
Coupées,
Les feuilles choient sur les chemins,
Les prés et les cépées.
La vieille au mantelet de cotonnade,
Capuchon bas jusqu'au menton,
A sauts menus, sur un bâton,
Trimballe aux champs sa promenade.
Taupes, souris, mulots et rats
Trottent et radotent après ses pas.
Les troncs et les taillis se parlent ;
...