L’absence a fait son œuvre et quand l’ai revue
Elle m’a regardé sans douleur ni remords,
Et j’ai cru la sentir, cette calme statue,
S’asseoir sur le tombeau de mon bel amour mort.

Et quand, pour la reprendre à des ressouvenances,
J’ai voulu lui parler des...

 
À ma sœur Marie.

I

Le soir, quand je m’en vais tout seul le long des rues,
Vers les faubourgs, pour voir le soleil se coucher.
Je sens autour de moi mes deux sœurs disparues
Comme des oiseaux blancs autour d’un noir clocher.

...

 
L’âme des bons, fragile et douce étrangement,
Ne peut pas croire à des trahisons incessantes
Et qu’il faille toujours douter des voix absentes
Et voir sur toute lèvre un silence qui ment.

Les bons, ceux qui n’ont pas la science de vivre,
Pauvres âmes, en...

 
I

Donc on a l’air de vivre et de mirer la vie,
Et d’être une eau docile où le couchant s’enflamme,
Une eau candide où le matin se clarifie,
Comme si l’Univers cessait au fil de l’âme.

Oui ! c’est vrai que notre âme est pleine de reflets :
Arbres,...

 
I

Tous les escaladeurs de ciel et de nuées,
Tous les porteurs de croix, tous les voleurs de feu
Qui vont vers la lumière à travers les huées
Cherchent dans un regard l’infini du ciel bleu.

Quel que soit leur Calvaire, il leur faut une femme !
Parfums...

 
Hélas ! c’est bien fini les anciennes candeurs,
Candeur d’aimer, candeur de croire,
Et candeur d’espérer en son âme d’ivoire
Immortaliser les odeurs.

C’est bien fini l’orgueil de dominer les foules
Comme une église, le clocher !
Et d’être un grand...

 

I

Ils habitaient ensemble au quatrième étage,
Ce qui, prétendaient-ils, leur donnait l’avantage
De jouir les premiers des rayons du soleil.
Le père était tailleur, et, sitôt son réveil,
Il peinait vaillamment pour nourrir son ménage.
Sa femme, jeune...

 
I.

L’eau sage s’est enclose en des cloisons de verre
D’où le monde lui soit plus vague et plus lointain ;
Elle est tiède, et nul vent glacial ne l’aère ;
Rien d’autre ne se mire en ces miroirs sans tain
Où, seule, elle se fait l’effet d’être plus vaste...

 
Est-il vrai que le Vers doive vêtir l’armure
Et, quittant le manoir où son orgueil le mure,
Doive, tel qu’un soldat amoureux des clairons,
Marcher dans la bataille humaine, entrer en lutte,
Et, laissant aux loisirs du camp les airs de flûte,
Faire sonner au...

 
I

Ne plus être qu’une âme au cristal aplani
Où le ciel propagea ses calmes influences ;
Et, transposant en soi des sons et des nuances,
Mêler à leurs reflets une part d’infini.
Douceur ! C’est tout à coup une plainte de flûte
Qui dans cette eau de...