• L’aurore apparaissait ; quelle aurore ? Un abîme
    D’éblouissement, vaste, insondable, sublime ;
    Une ardente lueur de paix et de bonté.
    C’était aux premiers temps du globe ; et la clarté
    Brillait sereine au front du ciel inaccessible,
    Étant tout ce que Dieu peut avoir de visible ;
    Tout s’illuminait, l’ombre et le brouillard obscur ;
    Des avalanches d’or s...

  • (II)

    Ineffable lever du premier rayon d'or,
    Du jour éclairant tout sans rien savoir encor!
    O matin des matins ! amour ! joie effrénée
    De commencer le temps, l'heure, le mois, l'année !
    Ouverture du monde ! instant prodigieux !
    La nuit se dissolvait dans les énormes cieux
    Où rien ne tremble, où rien ne pleure, où rien ne souffre ;
    Autant que le...

  • (IV)

    Ève offrait au ciel bleu la sainte nudité ;
    Ève blonde admirait l'aube, sa soeur vermeille.

    Chair de la femme ! argile idéale ! ô merveille !
    Pénétration sublime de l'esprit
    Dans le limon que l'Être ineffable pétrit !
    Matière où l'âme brille à travers son suaire !
    Boue où l'on voit les doigts du divin statuaire !
    Fange auguste appelant...