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    C’EST au temps de la chrysanthème
    Qui fleurit au seuil des hivers
    Que l’amour cruel dont je t’aime
    En moi poussa des rameaux verts.

    Il naquit, doux et solitaire,
    A ces fleurs d’automne pareil
    Qui, pour parer encor la terre
    N’ont pas eu besoin de soleil.

    Sans redouter les jours moroses
    Qui font mourir les autres fleurs
    Il...

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    J’aime à me figurer, de longs voiles couvertes,
    Des vierges qui s’en vont chantant dans les chemins
    Et qui sortent d’un temple avec des palmes vertes
    Aux mains ;

    Un rêve qui me plaît dans mes heures moroses,
    C’est un groupe d’enfants dansant dans l’ombre en rond,
    Joyeux, avec le rire à la bouche et des roses
    Au front !

    Un rêve qui m’...

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    C'était le jour des morts : Une froide bruine
    Au bord du ciel rayé, comme une trame fine,
            Tendait ses filets gris ;
    Un vent de nord sifflait ; quelques feuilles rouillées
    Quittaient en frissonnant les cimes dépouillées
            Des ormes rabougris ;

    Et chacun s'en allait dans le grand cimetière,
    Morne, s'agenouiller sur le coin de la...

  • Noble sang du plus grand des rois,
    Son amour et notre espérance,
    Vous qui, sans régner sur la France,
    ...

  • Je chante ce héros qui régna sur la France
    Et par droit de conquête et par droit de naissance ;
    Qui par de longs malheurs apprit à gouverner,
    Calma les factions, sut vaincre et pardonner,
    Confondit et Mayenne, et la Ligue, et l'Ibère,
    Et fut de ses sujets le vainqueur et le père.
    Descends du haut des cieux, auguste Vérité !
    Répands sur mes écrits ta...

  • Nos patriam fugimus. (VIRGILE.)
    Le navire à son flanc met l’escalier mobile.
    Il attend près du môle, en dehors de la ville,
    Les hôtes inconnus qui, rangés sous ses mâts,
    S’en iront, dès ce soir, vers de lointains climats.
    Le long du quai bruyant où s’alignent les poupes,
    Ils arrivent en hâte et réunis par groupes.
    Étranges voyageurs ! Les destins peu...

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    Si j’étais un oiseau de mer
    À l’aile d’or, au bec de fer,
    Je volerais pendant l’orage,
    France, sur ton plus haut rivage,
    Pour voir au loin le flot verdir,
    Et ton roc de Corse blanchir,
    Là-bas, comme un vaisseau de guerre
    Qui lève l’ancre et quitte terre.
    Si j’étais la feuille des bois,
    Qui tous les mille ans, une fois,
    Se fane...

  • Celuy est sans parens, sans famille, sans loix,
    (Dit Homere) lequel en son pais desire,
    Discord civil regner, un des discords le pire,
    Horrible à toutes gens, mesmement aux Gaulois.

    Les Gaulois ont senty n'agueres par trois fois,
    Que c'est que de troubler un pacificq' empire :
    Mais voiant que le mal de jour en jour empire,
    CHARLES y a pourveu, le...

  • Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;
    Retiens les griffes de ta patte,
    Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
    Mêlés de métal et d'agate.

    Lorsque mes doigts caressent à loisir
    Ta tête et ton dos élastique,
    Et que ma main s'enivre du plaisir
    De palper ton corps électrique,

    Je vois ma femme en esprit. Son regard,
    Comme le tien...