• Depuis que j'ai laissé mon naturel séjour
    Pour venir où le Tibre aux flots tortus ondoie,
    Le ciel a vu trois fois par son oblique voie
    Recommencer son cours la grand lampe du jour.

    Mais j'ai si grand désir de me voir de retour
    Que ces trois ans me sont plus qu'un siège de Troie,
    Tant me tarde, Morel, que Paris je revoie,
    Et tant le ciel pour moi fait...

  • Quiconque, mon Bailleul, fait longuement séjour
    Sous un ciel inconnu, et quiconques endure
    D'aller de port en port cherchant son aventure,
    Et peut vivre étranger dessous un autre jour :

    Qui peut mettre en oubli de ses parents l'amour,
    L'amour de sa maîtresse, et l'amour que nature
    Nous fait porter au lieu de notre nourriture,
    Et voyage toujours sans...

  • Quand ce brave séjour, honneur du nom Latin,
    Qui borna sa grandeur d'Afrique et de la Bise,
    De ce peuple qui tient les bords de la Tamise,
    Et de celui qui voit éclore le matin,

    Anima contre soi d'un courage mutin
    Ses propres nourrissons, sa dépouille conquise,
    Qu'il avait par tant d'ans sur tout le monde acquise,
    Devint soudainement du monde le butin :...