• Vous craignez le Désir, ô compagnons d’Ulysse.
    Aveugles et muets, l’âme close au péril
    De la voix qui ruisselle et du rire subtil,
    Vous rêvez des foyers qui recueillent l’exil
    Aux pieds lassés. Moi seul, ô compagnons d’Ulysse,
    Moi seul ai dédaigné la fraude et l’artifice,
    Moi seul ose l’Amour et le divin Péril.

    Dénouant leurs cheveux fluides, les...

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                    « Je ne veux que le sourire de ta bouche… »

        Dis, que veux-tu de moi qui t’aime, ô mon souci
        Et comment retenir ton caprice de femme ?
        Prends mes anneaux… Prends mes colliers… Et prends aussi
        Ce que j’ai de plus rare et de plus beau : mon âme.

        Si mon très grand désir t’importune, ce soir
        Je me...

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    Je t’aime de mon œil unique, je te lorgne
    Ainsi qu’un Chinois l’opium :
    Je t’aime aussi de mon amour borgne,
    Fille aussi blanche qu’un arum.
    Je veux tes paupières de bistre,
    Et ta voix plus lente qu’un sistre ;
    Je t’aime de mon œil sinistre
    Où luit la colère du rhum.

    Je te suis du regard, lubrique comme un singe,
    Ivre comme un...

  • L’aurore a la pâleur verdâtre d’une morte,
    Elle semble une frêle et tremblante Alkestis
    Qui, les pas vacillants, vient frapper à la porte
    Où l’amour l’accueillait en souriant, jadis.

    Elle a quitté les flots qui roulent des étoiles,
    Les...

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    En cette chambre où meurt un souvenir d’aveux,
    L’odeur de nos jasmins d’hier s’est égarée…
    Pour toi seule je me suis vêtue et parée,
    Et pour toi seule j’ai dénoué mes cheveux.

    J’ai choisi des joyaux… Ont-ils l’heur de te plaire ?
    Dans mon cœur anxieux quelque chose s’est tu…
    Comment t’apparaîtrai-je et que me diras-tu,
    Amie, en franchissant...

  • Je reviens chercher l’illusion des choses
    D’autrefois, afin de gémir en secret
    Et d’ensevelir notre amour sous les roses
    Blanches du regret.

    Car je me...

  • Atthis, seule, détaillant un manuscrit.

    « Celle qui te fuit te suivra pas à pas,
    Tu verras venir la Peithô qui refuse
    Tes dons, apportant des présents délicats,
    Furtive et...

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    Je t’adore, Dieu pauvre entre les Immortels,
    Et j’ai tressé pour toi ces roses purpurines,
    Parce que tu n’as point de temples ni d’autels,
    Et que nul tiède encens ne flatte tes narines.

    Nul ne te craint et nul n’implore ta bonté…
    Ceux qui t’honorent sont pauvres, car tu leur donnes,
    Ayant ouvert tes mains vides, la pauvreté ;
    Et ton souffle...

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        Voici le matin clair… Mon âme ouvre les yeux.
        De ses nocturnes yeux ouverts, elle regarde…
        Avec cette stupeur tragiquement hagarde,
        Redoutant la lumière évidente des cieux.

        C’est l’heure que je crains, celle où s’ouvrent les yeux.
        Vient-il donc m’apporter quelque douleur nouvelle,
        Ce matin dont m’atteint la première...

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        Je vous envie autant que je vous aime, oiseaux
        Qui traversez sans moi tout l’infini des eaux.

        Vous qui passez battant tout l’infini des ailes,
        Rendez-moi, rendez-moi comme vous infidèles !

        Que je sois libre ainsi que vous dans le ciel clair,
        Que mon domaine soit le règne de la mer !

        Et partout subissant l’éternelle...