• Mon coeur est comme un Hérode morne et pâle,
    Un Salomon somptueux, triste et puissant
    Qui suit d?un oeil magnifique et languissant
    Les ballets infinis dans les hautes salles.

    Rêve sans fin, les plus belles ont passé,
    Portant des noms si doux qu?ils font chanter l?âme.
    Le roi s?ennuie à voir tourner ses femmes,
    Roses de feu, les plus chaudes l?ont glacé...

  • Mortelle à voir, avec ses yeux diamantins,
    Aux pourpres d?un couchant cruel, sous les portiques,
    Hérodiade, au lent vertige des cantiques,
    Ondule, monotone, en roulis serpentins.

    Les colliers ruisselants bruissent, argentins.
    Dans l?air ivre, gorgé d?encens asiatiques
    Sa robe a des éclairs de gemmes frénétiques ;
    Et voici s?écarter ses voiles...