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    Décembre a noirci l’if et gelé le bassin,
    Le buis silencieux est saupoudré de givre,
    L’aurore est d’acier clair et le couchant de cuivre,
    Le vent, qui rôde, hurle et mord l’Amour au sein.

    La Déesse frissonne et le lierre assassin
    Étouffe la statue à la gorge. Un Faune ivre
    Voit l’outre se durcir, et son pas qui veut suivre
    La Nymphe, sent...

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    Il existe des fleurs qui, sur des bords déserts,
    De parfums enchantés n’embaument que les airs ;
    Sous des cieux inconnus, des sources favorables,
    Qui pourraient nous guérir, et meurent dans les sables ;
    Mais peut-être qu’un jour, de propices vaisseaux
    Viendront nous enrichir de ces trésors nouveaux.
    Semblables à ces fleurs, à ces eaux ignorées,...

  • Je suis couché tout de mon long sur son lit frais:
    Il fait grand jour; c'est plus cochon, plus fait exprès
    Par le prolongement dans la lumière crue
    De la fête nocturne immensément crue
    Pour la persévérance et la rage du cu
    Et de ce soin de se faire soi-même cocu.
    Elle est à poil et s'accroupit sur mon visage
    Pour se faire gamahucher, car je fus sage...

  • Le silence déjà funèbre d'une moire
    Dispose plus qu'un pli seul sur le mobilier
    Que doit un tassement du principal pilier
    Précipiter avec le manque de mémoire.

    Notre si vieil ébat triomphal du grimoire,
    Hiéroglyphes dont s'exalte le millier
    À propager de l'aile un frisson familier !
    Enfouissez-le-moi plutôt dans une armoire.

    Du...

  • Dieu merci, je me sens âme assez forte en moi,
    Pour dire hardiment, selon toute ma foi,
    Ce que j'ai sur le coeur, contre ces pamphlétaires
    Qui de volcans boueux fécondent les cratères,
    Jettent au vent l'honneur des réputations,
    Et mentent à la muse, ainsi qu'aux nations.

    Aboyeurs de places publiques,
    Brocanteurs de sales reliques,
    Que vous...

  • I

    Pour y tasser le poids de tes belles lourdeurs,
    Tes doubles seins frugaux et savoureux qu'arrose
    Ton sang, tes bras bombés que lustre la peau rose,
    Ton ventre où les poils roux toisonnent leurs splendeurs,

    Je tresserai mes vers comme, au fond des villages,
    Assis, au seuil de leur maison, les vieux vanniers
    Mêlent les osiers bruns et blancs...