Je sais que ma joie est prochaine,
Que bientôt je vous dois revoir,
Mais que l'impatience est une étrange peine !
Je languis dans ce doux espoir.
Pour vous, dans votre solitude,
Êtes-vous sans inquiétude ?
Le calme et les plaisirs vous suivent-ils toujours ?
Ne regrettez-vous point vos aimables demeures ?
Et ne comptez-vous point les jours,
Dont...
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Je ne sais pas, Iris, à quoi mon coeur s'attend,
Je ne sais pas ce qu'il doit craindre ;
Mais je suis triste et mécontent,
Sans avoir sujet de me plaindre :
Avec mille bontés vous me souffrez chez vous ;
D'un visage obligeant et doux
Vous recevez mes voeux, mes soins et mes hommages :
De quoi suis-je donc affligé ?
Ai-je vu dans vos yeux de sinistres... -
Qu'on puisse oublier ce qu'on aime,
Et qu'un fatal éloignement
Ebranle le coeur d'un amant ;
Non, cela ne se peut, j'en juge par moi-même.
Je songe à mon Iris et la nuit et le jour ;
Je soupire après son retour,
Et je connais bien que l'absence
Est un prétexte à l'inconstance,
Plutôt qu'un remède à l'amour. -
Il est vrai, jeune Iris, que vous savez aimer,
Et vos regrets en sont d'illustres témoignages ;
D'un exemple si beau l'on se sent animer,
Et mille amants depuis vous offrent leurs hommages.
De vos chagrins, de vos rigueurs,
De vos soupirs, de vos langueurs,
Chacun se fait de nouveaux charmes ;
Puisqu'elle aimait, dit-on, peut-être elle aimera ;
Heureux...