Dans l’aube adolescente aux frissons indécis
Où le soleil d’avril s’épand comme un glacis,
On les voit s’avancer, Communiantes pâles,
Cachant leurs bras frileux aux plis tièdes des châles ;
On les voit s’avancer, et leur voile tremblant,
Devant leurs yeux de vierge, a tout teinté de blanc.
Et celles de la rue et celles des carrosses
Vont riant...
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IAux jours pascals, quand le ciel est d’azur,
— Ô cet azur d’avril qui n’est pas encor sûr ! ―
Apparaissent les Premières Communiantes,
Cloches de mousseline,
Robes bouffantes
Qui cheminent…Elles vont, cloches d’innocence,
En de si blancs, si vaporeux atours !
Elles ont l’air de rentrer d’une absence,
De sortir d’une tour... -
Communiantes ― l’air de porter un secret !
Vaporeuses, en falbalas de mousselines,
Avec des yeux un peu comme des cornalines,
Et leur bouche œillet sur lequel il pleuvait ;Elles vont vers Jésus comme on va vers la vie…
Des berlines aux portières armoriées
Les mènent comme de petites mariées,
Sous le voile dont la blancheur les unifie....