LORSQUE, parmi les pleurs et les cris d’ici-bas,
Pleine de beaux espoirs et de joyeux ébats,
Jeune fille, tu viens sourire,
Au lieu qu’au fond de moi ta candide beauté
Apporte la fraîcheur et la sérénité,
Je sens mon cœur qui se déchire.

Car, plus tu me...

BELLE de ta fierté, dors en paix, ô mon âme.

Toutes les passions qu’on cache ou qu’on proclame,
L’orgueil, l’ambition, l’amour, la haine, font,
Pour t’entraîner en bas, un tourbillon profond.
Les remous écumants et les vagues livides
Mêlent, autour de toi, les...

JE suis jeune, et pourtant je n’ai pas cette joie,
Ce rire épanoui du monde qui tournoie,
Ardent à tout festin.
Sans couronne est mon front, mon cœur sans espérance.
Avec incertitude, avec indifférence,
J’accomplis mon destin.

Un moment, j’ai rêvé de ces...

MON amour, tu te plains qu’avec le coloris
Dont les camélias décorent leur pétale,
Ils n’offrent nulle odeur à l’amateur surpris
Qui rêvait un parfum d’essence orientale.

Ayant de leur éclat admiré tout le prix,
Tu n’en gémis que plus de cette loi fatale
Qui...

J’AI déjà dans mon cœur enterré mille choses,
Espoirs, rêves, désirs, croyances, fleurs écloses
Par un matin d’avril et mortes à midi.
L’art et l’amour surtout comptent là bien des tombes
Où, loin du ciel de l’aigle et du nid des colombes,
Dort ce qui fut en moi...

QUAND nous serons couchés dans la tombe profonde,
Ne crois pas, mon amour,
Que nous aurons souci de revenir au monde
Et de revoir le jour.

Nous nous enivrerons d’une paix trop profonde,
D’un silence trop doux,
Pour nous laisser reprendre à l’angoisse du...

JE voudrais les savoir, les mystiques paroles,
Que la lune, le soir, verse sur les corolles ;
Ce qu’elle dit au lac, je voudrais le trouver,
Pour assoupir tes yeux à lueur trop profonde,
Pour t’isoler du bruit et des désirs du monde,
Pour te voir longuement et...

J’AI lu, je ne sais où, qu’un Français en Afrique,
Errant au plus profond d’un pays chimérique
Qui ne porte aucun nom sur la carte, n’étant
Qu’une immense fournaise où du sable s’étend,
Les pieds brûlés à vif, le corps en proie aux fièvres,
Sans rien à boire avec...

TU sais la volupté qui prête au corps une âme,
L’ivresse du plaisir qui berce en exaltant ;
Tu distilles sur moi ce charme de la femme,
Qui dans la chair prend source et jusqu’à Dieu s’étend.

Ton profil noble et doux, tes limpides prunelles
Éveillent des pensers d...

DU destin qu’un autre se plaigne
Car c’est impossible, ma foi,
Que la fortune me dédaigne
Comme je la dédaigne, moi.

J’ai ma colombe, j’ai ma belle
Dont l’œil est plus clair que le jour,
Et qui jamais ne m’est rebelle,
Quand je m’abrite en son amour...