Une rose seule, c'est toutes les roses et celle-ci : l'irremplaçable, le parfait, le souple vocable encadré par le texte des choses.
Comment jamais dire sans elle ce que furent nos espérances, et les tendres intermittences dans la partance...
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Ce soir mon coeur fait chanter des anges qui se souviennent... Une voix, presque mienne, par trop de silence tentée,
monte et se décide à ne plus revenir ; tendre et intrépide, à quoi va-t-elle s'unir ?
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Si l'on chante un dieu, ce dieu vous rend son silence. Nul de nous ne s'avance que vers un dieu silencieux.
Cet imperceptible échange qui nous fait frémir, devient l'héritage d'un ange sans nous appartenir.
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Pays, arrêté à mi-chemin entre la terre et les cieux, aux voix d'eau et d'airain, doux et dur, jeune et vieux,
comme une offrande levée vers d'accueillantes mains : beau pays achevé, chaud comme le pain !
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De ton rêve trop plein, fleur en dedans nombreuse, mouillée comme une pleureuse, tu te penches sur le matin.
Tes douces forces qui dorment, dans un désir incertain, développent ces tendres formes entre joues et seins.
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Vues des Anges, les cimes des arbres peut-être sont des racines, buvant les cieux ; et dans le sol, les profondes racines d'un hêtre leur semblent des faîtes silencieux.
Pour eux, la terre, n'est-elle point transparente en face d'un ciel, plein comme un corps...
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Paume, doux lit froissé où des étoiles dormantes avaient laissé des plis en se levant vers le ciel.
Est-ce que ce lit était tel qu'elles se trouvent reposées, claires et incandescentes, parmi les astres amis en leur élan éternel ?
Ô...
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Après une journée de vent, dans une paix infinie, le soir se réconcilie comme un docile amant.
Tout devient calme, clarté... Mais à l'horizon s'étage, éclairé et doré, un beau bas-relief de nuages.
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Comme un verre de Venise sait en naissant ce gris et la clarté indécise dont il sera épris,
ainsi tes tendres mains avaient rêvé d'avance d'être la lente balance de nos moments trop pleins.
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Ce ne sont pas des souvenirs qui, en moi, t'entretiennent ; tu n'es pas non plus mienne par la force d'un beau désir.
Ce qui te rend présente, c'est le détour ardent qu'une tendresse lente décrit dans mon propre sang.
Je suis sans besoin...
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