Le soleil, par degrés, de la brume émergeant,
Dore la vieille tour et le haut des mâtures ;
Et, jetant son filet sur les vagues obscures,
Fait scintiller la mer dans ses mailles d?argent.

Voici surgir, touchés par un rayon lointain,
Des portiques de marbre et des...

Sous le premier péché courbant son front maudit,
Adam, sur qui pesait la main toute-puissante,
Avec Ève, à son bras défaite et languissante,
S?éloignait à pas lents du Jardin interdit.

Le jour allait finir ; à l?horizon livide
L?oeil rouge du soleil palpitait dans...

Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous
Les grands arbres d?où tombe avec un bruit très doux
L?adieu des feuilles d?or parmi la solitude,
Sous le ciel pâlissant comme de lassitude,
Nous irons, si tu veux, jusqu?au soir, à pas lents,
Bercer l?été qui meurt dans...

La nuit est bleue et chaude, et le calme infini...
Roulé dans son manteau, le front sur une pierre,
Joseph dort, le coeur pur, ayant fait sa prière ;
Et l?âne à ses côtés est comme un humble ami.

Entre les pieds du sphinx appuyée à demi,
La vierge, pâle et douce, a...

Il est d'étranges soirs où les fleurs ont une âme,
Où dans l'air énervé flotte du repentir,
Où sur la vague lente et lourde d'un soupir
Le coeur le plus secret aux lèvres vient mourir.
Il est d'étranges soirs, où les fleurs ont une âme,
Et, ces soirs-là, je vais tendre...

L?amour, dont l?autre nom sur terre est la douleur,
De ton sein fit jaillir une source écumante,
Et ta voix était triste et ton âme charmante,
Et de toi la pitié divine eût fait sa soeur.

Ivresse ou désespoir, enthousiasme ou langueur,
Tu jetais tes cris d?or à...

Sa robe était de tulle avec des roses pâles,
Et rose pâle était sa lèvre, et ses yeux froids,
Froids et bleus comme l'eau qui rêve au fond des bois.
La mer Tyrrhénienne aux langueurs amicales.

Berçait sa vie éparse en suaves pétales.
Très douce elle mourait, ses...

Je n?ai songé qu?à toi, ma Belle, l?autre soir.
Quelque chose flottait de tendre dans l?air noir,
Qui faisait vaguement fondre l?âme trop pleine.
Je marchais, on eût dit, baigné dans ton haleine.
Les souffles qui passaient semblaient rouler dans l?air
Un souvenir obscur...

Les désespoirs sont morts, et mortes les douleurs.
L'espérance a tissé la robe de la terre ;
Et ses vieux flancs féconds, travaillés d'un mystère,
Vont s'entr'ouvrir encor d'une extase de fleurs.

Les temps sont arrivés, et l'appel de la femme,
Ce soir, a retenti...

Oh ! Écoute la symphonie ;
Rien n'est doux comme une agonie
Dans la musique indéfinie
Qu'exhale un lointain vaporeux ;

D'une langueur la nuit s'enivre,
Et notre coeur qu'elle délivre
Du monotone effort de vivre
Se meurt d'un trépas langoureux....