Ah ! la belle morte, elle repose...
En Eden blanc son ange la pose.

Elle sommeille emmi les pervenches,
Comme en une chapelle aux dimanches.

Les cheveux sont couleur de la cendre,
Son cercueil, on vient de le descendre.

Et ses beaux yeux verts...

Elle est morte pour moi, dans la tombe glacée
Comme si le trépas l’avait déjà placée ;
Elle vit cependant, ange exilé des cieux,
Vrai rêve de poète, étrange et gracieux ;
C’est bien elle toujours, elle que j’ai connue
Au sortir de l’enfance, à quinze ans, ingénue,...

Humblement, tendrement, sur le tombeau charmant
          Sur l’insensible monument,
Que d’ombres, d’abandons, et d’amour prodiguée,
Forme ta grâce fatiguée,
Je meurs, je meurs sur toi, je tombe et je m’abats,

Mais à peine abattu sur le sépulcre...

Poet: Paul Valéry

La petite Marie est morte,
Et son cercueil est si peu long
Qu’il tient sous le bras qui l’emporte
Comme un étui de violon.

Sur le tapis et sur la table
Traîne l’héritage enfantin.
Les bras ballants, l’air lamentable,
Tout affaissé, gît le pantin.

...

        Ma belle amie est morte :
        Je pleurerai toujours ;
        Sous la tombe elle emporte
        Mon âme et mes amours.
        Dans le ciel, sans m’attendre,
        Elle s’en retourna ;
        L’ange qui l’emmena
        Ne voulut pas me...

 
Qui faut-il plaindre, ceux qui meurent
ou ceux qui combattent ? Sans doute, c’est triste
de voir un poète de vingt ans qui s’en va, une
lyre qui se brise, un avenir qui s’évanouit ;
mais n’est-ce pas quelque chose aussi que le repos ?
Victor Hugo, ...

 
Ce missel d’ivoire
Que tu m’as donné,
C’est au lys fané
Qu’est sa page noire.

O legs émané
De pure mémoire
Quand tu m’as donné
Ce missel d’ivoire !

Tout l’antan de gloire
En lui, suranné,
Survit interné.
Quel...

 
Morte ! oh ! serait-il vrai ? morte, pleine de vie !
À son calme avenir quel mal l’a donc ravie ?
Qui donc l’a pu frapper avant qu’elle eût vingt ans ?
Dans la fraîche candeur de ses premiers printemps,
Quand elle n’était pas au tiers de sa journée,
Quel...

Miné de chagrin, l’homme croule
Près du lit à baldaquin bleu
Où sa femme gît au milieu
Sous le drap tendu qui la moule.

Voilà que son doux orphelin
Monte sur une chaise, et câlin,
Passe ses mains d’étrange sorte
Sur la figure de la morte.

Le père...

 
Pour arracher la morte aussi belle qu’un ange
Aux atroces baisers du ver,
Je la fis embaumer dans un boîte étrange.
...