Jeune homme sans mélancolie,
Blond comme un soleil d’Italie,
Garde bien ta belle folie.
 
C’est la sagesse ! Aimer le vin,
La beauté, le printemps divin,
Cela suffit. Le reste est vain.
 
Souris, même au destin sévère !
Et quand...

 
      Tenir la lumière asservie
      Lorsqu’elle voudrait s’envoler,
           Et voler
      A Dieu le secret de la vie ;

      Pour les mélanger sur des toiles
      Dérober même aux cieux vengeurs
           Leurs rougeurs
      Et le blanc...

 
      Que de fois sous les tilleuls,
           Tous deux seuls
      Avec ma maîtresse blonde,
      Ton livre m’a fait songer,
            Étranger
      A tout le reste du monde !

      Je m’alanguissais, à voir
           Son œil noir,...

 
      Grâce aux Dalilas,
      Nos rimeurs sont las
           De gloire,
      Et, comme un hochet,
      Ont jeté l’archet
           D’ivoire !

      Au rhythme ailé d’or
      Il fallait encor
           Un maître
      Fou de...

Poète, il est fini l'âpre temps des épreuves.
Quitte nos solitudes veuves,
Et dors, libre et pensif, bercé par tes grands fleuves !

Au milieu des brumes d'Arvor
Repose ! Ta chanson va retentir encor
Sur la lande où sont les fleurs d'or.

Heureux qui resta pur...

 

Auguste, mon très bon, qui toujours as fléchi
         Pour les yeux en amande,
Sais-tu qu’hier matin j’ai beaucoup réfléchi
         Et que je me demande

Pourquoi décidément ce monde où nous rions
         A tant de choses sombres,
Et pourquoi Dieu...

 
      Vainement tu lui fais affront,
           Votre brouille m’amuse,
      Car je reconnais sur ton front
           Le baiser de la Muse.

      Tout est fini, si tu le veux ;
           Mais que le vent les bouge,
      Vite on le voit sous tes...

 
O poëte, il le faut, honorons la Matière ;
Mais ne l'honorons point d'une amitié grossière,
Et gardons d'offenser, pour des plaisirs trop courts,
L'Amour, qui se souvient, et se venge toujours.
Notre âme est trop souvent comme cette Bacchante
Que, dans une...

 
      Comme sur un beau lac où le feuillage tremble,
      Deux cygnes dans l’azur au loin voguent ensemble ;
      Comme deux fiers chevaux, buvant au flot des airs,
      Courent échevelés dans le feu des déserts ;
      Comme en un bas-relief plus blanc que les...

Hélas ! qu'il fut long, mon amie,
T'en souvient-il ?
Ce temps de douleur endormie,
Ce noir exil

Pendant lequel, tâchant de naître
À notre amour,
Nous nous aimions sans nous connaître !
Oh ! ce long jour,

Cette nuit où nos voix se turent,
...