• Une dentelle s’abolit
    Dans le doute du Jeu suprême
    A n’entr’ouvrir comme un blasphème
    Qu’absence éternelle de lit.

    Cet unanime blanc conflit
    D’une guirlande avec la même,
    Enfui contre la vitre blême
    Flotte plus qu’il n’ensevelit.

    Mais chez qui du rêve se dore
    Tristement dort une mandore
    Au creux néant musicien

    Telle que vers...

  • Une dentelle s’abolit
    Dans le doute du Jeu suprême
    À n’entrouvrir comme un blasphème
    Qu’absence éternelle de lit.

    Cet unanime blanc conflit
    D’une guirlande avec la même,
    Enfui contre la vitre blême
    Flotte plus qu’il n’ensevelit.

    Mais chez qui du rêve se dore
    Tristement dort une mandore
    Au creux néant musicien

    Telle que vers...

  • Une négresse par le démon secouée
    Veut goûter une enfant triste de fruits nouveaux
    Et criminels aussi sous leur robe trouée,
    Cette goinfre s’apprête à de rusés travaux :

    À son ventre compare heureuses deux tétines
    Et, si haut que la main ne le saura saisir,
    Elle darde le choc obscur de ses bottines
    Ainsi que quelque langue inhabile au plaisir.

    ...

  • La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs
    Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs
    Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
    De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
    — C’était le jour béni de ton premier baiser.
    Ma songerie aimant à me martyriser
    S’enivrant savamment du parfum de tristesse
    Que même sans regret et sans...

  • La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
    Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
    D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
    Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux !
    Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
    Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
    Sur le vide papier que la blancheur défend
    Et ni la...

  • Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée !
    Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée,
    Par le verre brûlé d’aromates et d’or,
    Par les carreaux glacés, hélas ! mornes encor
    L’aurore se jeta sur la lampe angélique,
    Palmes ! et quand elle a montré cette relique
    À ce père essayant un sourire ennemi,
    La solitude bleue et stérile a frémi.
    Ô la...


  • Ô miroir !
    Eau froide par l’ennui dans ton cadre gelée,
    Que de fois et pendant des heures, désolée
    Des songes et cherchant mes souvenirs qui sont
    Comme des feuilles sous ta glace au trou profond,
    Je m’apparus en toi comme une...

  • Yeux, lacs avec ma simple ivresse de renaître
    Autre que l’histrion qui du geste évoquais
    Comme plume la suie ignoble des quinquets,
    J’ai troué dans le mur de toile une fenêtre.

    De ma jambe et des bras limpide nageur traître,
    À bonds multipliés, reniant le mauvais
    Hamlet ! c’est comme si dans l’onde j’innovais
    Mille sépulcres pour y vierge disparaître...

  • Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change,
    Le Poëte suscite avec un glaive nu
    Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
    Que la mort triomphait dans cette voie étrange !

    Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange
    Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
    Proclamèrent très haut le...

  • Las du triste hôpital et de l’encens fétide
    Qui monte en la blancheur banale des rideaux
    Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
    Le moribond, parfois, redresse son vieux dos,

    Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
    Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
    Les poils blancs et les os de sa maigre figure
    Aux fenêtres qu’un beau rayon...