• Ô vous ! qui, recueillant ma première parole,
    Au ménestrel quêteur glissâtes votre obole,
    Je vous devais un hymne, et je soupire un lai ;
    Au poëte insolvable accordez un délai.
    J’ai promis d’exploiter les trésors de nos fastes ;
    À tous nos jours de gloire, à tous nos jours néfastes,
    J’ai promis un salut, et ma voix sommeillait
    Quand celle du canon cria...

  • Près des colombes, sous les toits,
    Au détour de la vieille rue,
    Dans ma chambrette d’autrefois
    Ma jeunesse m’est apparue ;

    Ses cheveux flottaient sur son cou
    Libres et blonds comme les gerbes ;
    Ses yeux fixés on ne sait où
    Étaient pleins de rayons superbes ;

    Au seuil du pauvre appartement
    Elle dressait toute sa taille ;
    Et sa voix...

  •  
    Toi qui du jour mourant consoles la nature,
    Parais, flambeau des nuits, lève-toi dans les cieux;
    Etends autour de moi, sur la pâle verdure,
    Les douteuses clartés d’un jour mystérieux!
    Tous les infortunés chérissent ta lumière;
    L’éclat brillant du jour repousse leurs douleurs :
    Aux regards du soleil ils ferment leur paupière,
    ...

  • Le galop de la houle écume à l'horizon.
    Regarde. La voici qui vient. Les vagues sont
    Farouches et le vent dur qui les fouette rue
    Leur troupe furieuse et leur foule bourrue.
    Regarde. Celle-ci s'abat et vois cette autre
    Derrière elle qui, fourbe et hargneuse et plus haute,
    Lui passe sur la croupe et la franchit d'un bond
    Et se brise...

  • La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs
    Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs
    Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
    De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles
    — C’était le jour béni de ton premier baiser.
    Ma songerie aimant à me martyriser
    S’enivrait savamment du parfum de tristesse
    Que même sans regret et sans déboire...

  • La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs,
    Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs
    Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
    De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
    — C’était le jour béni de ton premier baiser.
    Ma songerie aimant à me martyriser
    S’enivrait savamment du parfum de tristesse
    Que même sans regret et sans...

  • La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs,
    Rêvant, l’archet aux doigts dans le calme des fleurs
    Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
    De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
    — C’était le jour béni de ton premier baiser.
    Ma songerie aimant à me martyriser
    S’enivrait savamment du parfum de tristesse
    Que même sans regret et sans...

  •  
    Dans le xyste où rêvait sa jeunesse immortelle,
    L’éphèbe Antinoos aux jardins de Tibur
    Vit, parmi les débris détachés de sa stèle,
    Les ronces l’envahir sous l’impassible azur.

    À l’heure où les ramiers, d’un lourd battement d’aile,
    Font trembler l’ombre claire aux blancheurs du vieux mur,
    Seul, le tiède baiser de la clarté fidèle
    Consolait la...

  •  
    ― Oui, messieurs, j’ai vu ça, vu comme je vous vois,
    Fit l’homme avec un tremblement sincère dans la voix.
    C’était par un matin brumeux du mois d’octobre ;
    J’étais bien éveillé, dans mon bon sens, et sobre...
    Ah ! pour ça, parlez-en au capitaine Augé,
    Qui me vit revenir pâle et le sang figé,
    Quasiment comme un mort sorti du cimetière.

    J’étais...

  • La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs
    Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs
    Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
    De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
    — C’était le jour béni de ton premier baiser.
    Ma songerie aimant à me martyriser
    S’enivrant savamment du parfum de tristesse
    Que même sans regret et sans...