• Parbleu ! mon gentilhomme,
    Éprouvé gastronome,
    Ce saucisson vainqueur
    Que ta munificence
    M’adresse de Provence,
    Il me va droit au cœur.

    Mais, ami, je te parle :
    Quoi ! ce citoyen d’Arles
    N’est-il qu’un saucisson,
    Bon pour le réfectoire,
    Un objet transitoire,
    Et privé de raison ?

    Tudieu ! la belle mine !
    Mais, plus...

  •  
    Le vin qui coule dans ma veine
    A noyé mon cœur et l’entraîne
    Et je naviguerai le ciel
    À bord d’un cœur sans capitaine
    Où l’oubli fond comme du miel.

    Mon cœur est un astre apparu
    Qui nage au divin non pareil.
    Dérive, étrange devenu !
    Ô voyage vers le soleil —
    Un son nouvel et continu
    Est la trame de ton sommeil.

    Mon...

  • Vous êtes des millions. Et nous sommes innombrables comme les nues ténébreuses.
    Essayez seulement de lutter avec nous !
    Oui, nous sommes des Scythes, des Asiatiques
    Aux yeux de biais et insatiables !

    À vous, les siècles. À nous, l’heure unique.
    Valets dociles,
    Nous avons tenu le bouclier entre les deux races ennemies
    Des Mongols et de l’Europe.

    ...
  • Les champs ont soif, les malheureux !
    Moi, de même. Pitié pour eux !
    Vierge Marie,
    Aussi pour moi, je vous en prie.

    Voyez, clochant sur leurs fémurs,
    Les blés, avant qu’ils ne soient mûrs.
    À...

  • Je le dis tout à trac, je considère comme
    Une calamité
    Que l’on soit à ce point rebelle à ce qu’on nomme
    La ponctualité.

    N’importe où vous allez — mettons dans une gare —
    ...

  •  
    Sur le chaume odorant des champs silencieux
    L’âpre paysan lie encore les javelles.
    Des torrents de rayons plus chauds tombent des cieux.
    Le Fleuve est caressé par des brises nouvelles.

    Le dais du firmament aussi paraît nouveau ;
    Et l’on dirait, tant l’air est limpide et sonore,
    Que sous le calme azur teint de reflets d’aurore
    S’épanouit pour...

  • La nuit chastement se voile
    Et s’emplit d’étoiles d’or :
    Mon étoile,
    Reste, oh ! reste encor.

    C’est dans la céleste plaine
    Une ardente...

  • Oh ! dix pucelles ! il se vante,
    Ou c’est un solide gaillard.
    Sans compter, qui sait ? la servante :
    Rien n’est sacré pour un paillard.

    Pour moi que le diable m’enlève
    Si je mens, mais je vous promets
    Que c’est dix de plus qu’en un rêve
    Mon cœur en désira jamais.

    Après ça, c’est un pasteur d...

  • À Benjamin Péret

    Si tu chantes La Marseillaise
    pourquoi faut-il qu’il te déplaise
    de la chanter sur l’air de complainte sensible
    de tel petit navire au mousse comestible.

    Calligraphie les factures
    et vérifie les additions,
    tu...