• Huit baigneurs pêchaient, à mer basse,
    Des crevettes sur un îlot,
    Près des côtes, quand — ô disgrâce ! —
    Ils furent surpris par le flot.

    Cinq d’entre eux gagnèrent la terre
    En se mouillant légèrement ;
    Seules, trois miss de l’Angleterre
    Crurent mieux d’agir autrement.

    Elles pouvaient faire...

  •  
    C’était le curé du hameau,
    C’était même un berger modèle,
    Mais il comptait, dans son troupeau,
    Plus d’une brebis infidèle ;

    Et, dans le saint lieu déserté,
    Il murmurait : « C’est la débâcle !
    Pour ranimer leur piété,
    Il me faudrait un bon miracle ! ».

    Or, un jour, à son bedeau Jean,
    Il dit : « Vous allez me promettre
    De...

  •  
    Nanouk, au front, baisa sa gentille Esquimaude
    Et, bien qu’il fît très froid, lui dit, d’une voix chaude
    « De ce lointain Paris,
    Toi qui n’as qu’une arête en guise de parure,
    Je te rapporterai, pour orner ta fourrure,
    ...

  •  
    Au Révérend Père L.-M. Lejeune

    La tempête d’hiver fait rage. Il neige, il neige ;
    Et le grand bois, tordu par le vent qui l’assiège,
    D’instant en instant pousse un sourd rugissement.
    Il est nuit. Pas un astre au fond du firmament
    Ne rayonne. Il est nuit, et dans l’ombre les ormes
    Et les bouleaux ont l’air de squelettes énormes
    ...

  • Soudez, mistral rafraîchissez le monde
    Des feuilles qui s’en vont en ronde

    Activez le départ sur les fronts de quinze ans
    r~ –< 1 < w a <*w<

    Faites danser les boucles folles,
    Enlevez des jeunes épaules

    Les châles noirs, les fichus blancs,
    Et des vieilles aux doigts tremblants.
    Rasant les murs pour se défendre,

    Einbrouillez...

  • Les moulins des dieux moulent sans hâte ;
    Mais ce moulin
    Jacasse en staccato mécanique.
    La petite infanterie disgracieuse de l’esprit,
    S’avançant sur un terrain difficile,
    Fait de cette Corona
    Sa mitrailleuse.

  • Si vif luit le caillou qu’on dirait des sardoines ;

    L’été touffu s’enchevêtre dans les fourrés ;
    La fleur écoute, au bord des longs chemins dorés,
    La fragile chanson du vent dans les avoines.

    On coupe, à tour de bras,
    Les seigles déjà mûrs et les orges là-bas ;
    Des troupes de pigeons volent de chaume en chaume ;
    La...

  • Mon âme elle est là-bas,
    Mon âme en joie et en alarmes,
    Elle est là-bas
    ...

  • À Eugène et Lucienne de Kermadec

    Mon tombeau mon joli tombeau,
    il sera peint au ripolin
    avec des agrès de bateau
    et des tatouages de marins.

    Sur mon tombeau un phonographe
    chantera soir et matin
    la complainte du guerrier cafre
    navré...

  • Disséminant la guerre
    Par régiments entiers à travers monts et terres,
    Au long du sombre Oder et de l’Elbe et du Rhin,
    Claquent
    ...