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    Soir de juillet torride et sec.
    Serrant le bois sonore au creux de son épaule,
    ...

  • I

    Entre les durs rochers qui bordent le ravin
    J’ai vu monter au ciel l’éblouissante aurore ;
    La face de la mer était d’un bleu divin.

    D’une brume idéale enveloppée encore,
    La mer ouvre son cœur, indomptable et charmant,
    Au soleil matinal dont le feu la colore.

    Elle sourit à son impérial amant,
    Au héros casque d’or, qui s’enflamme pour elle ;...

  •  
    Nos ancêtres, sortis de la vieille Armorique,
    Après un siècle entier d’une lutte homérique,
    Aux plaines d’Abraham succombèrent enfin,
    Écrasés par le nombre et vaincus par la faim,
    Louis quinze étant sourd aux longs cris de souffrance
    Qui s’élevaient des bords de la Nouvelle-France.
    Et nous fûmes conquis. Que dis-je ? les vainqueurs
    Eurent notre...

  • MES YEUX

    Oui, tout s’exaltera et fleurira encore
    Sans que manque une rose aux jardins de l’aurore
    Ou que s’éteigne un astre aux terrasses des cieux ;
    Oui, tout rajeunira sous le vent merveilleux
    Dans la pleine lumière,
    ...

  •  
    Hugo ! monde farouche ! Etna de poésie !
    Pour l’éteindre, la mer n’aurait pas assez d’eau.
    Prodigieux contraste ! immense fantaisie !
    Créant Esméralda près de Quasimodo !…

    Hugo ! c’est le clairon gigantesque qui sonne
    La fanfare du droit et de la liberté !
    Et ses vers, blancs chevaux que l’art caparaçonne,
    Galopent dans la nuit du rêve...

  • À cinq, à dix, à vingt sur les éteules,

    Comme autant de hameaux
    Nouveaux
    Autour des bourgs et des villages,
    S’éparpillent les meules.

    La route,
    Où trimballent les attelages,
    Où les rouliers, la pipe aux dents,
    Passent en s’attardant
    Est loin — on la redoute.

    Même l’énorme branle-bas
    Et le...

  •  
    Comme des tentes pour les blés
    Les grandes meules fraternelles...

  • Allons-nous-en par l’Autriche !
    Nous aurons l’aube à nos fronts ;
    Je serai grand et toi riche,
    Puisque nous nous aimerons.

    Si tu veux, faisons ribote,
    Menons un tapage fou ;
    Tu me chausses, je te botte :
    La soif chante dans mon cou.

    Dépêchons-nous, l’heure presse,
    je t’enlève, emporte-...

  • Quand Buonarotti dans la Sixtine entra,
    Il demeura
    Comme aux écoutes,
    Puis son œil mesura la hauteur de la voûte
    Et son pas le chemin de l’autel au portail.
    Il observa le jour versé par les...