• L’Entrée
    de Philippe le Bel à Bruges

    Cavalcadantes,
    Au rythme clair d’un carillon de pas,
    Dans le tumulte et le fracas
    Des violents buccins et des trompes ardentes,
    Les pans d’orfroi de...

  • Ma chambre est close au vent du Nord,
    Elle est close et solitaire,
    Depuis la guerre ;
    Pourtant
    ...

  • MA GERBE

    Le jour que mon cerveau et mes yeux seront morts,
    Ma gloire
    Demeurera longtemps encor dans les mémoires
    Et mon...

  • MA VILLE

    J’ai construit dans mon âme une ville torride.

    Gares, halles, clochers, voûtes, dômes, beffrois,
    Et du verre et de l’or et des feux sur les toits.

    Passant, tu n’y trouveras pas
    Autour des vieux foyers de quiétude
    Les fauteuils lourds, boiteux et las
    Où sommeillent et se chauffent en tas...

  • LES MACHINES

    Dites, connaissez-vous l’émoi
    De suivre et d’épouser avec vos doigts
    Les souples lignes
    Que font les fers et les aciers
    Et les mille ressorts et les mille leviers
    Des machines insignes ?
    Il les faut caresser aux heures de repos,
    Quand elles sont chaudes encore

    D’avoir peiné...

  • Comme il faudrait, reine de mes amours,
    Un rythme aux précieux contours
    Pour célébrer l’originalité
    De ta fière beauté,

    Je ne saurais, vois-tu,...

  •       Émilienne,

    Vous nous faites voir vos deux cuisses,
    Laissez-moi vous montrer les miennes,
    C’est le moins que faire je puisse.

    Pour vous c’est un marché, je crois,
    Avantageux, car j’en ai trois,
    Vu qu’il m’en pousse une troisième
    Au même instant que je vous vois,
          Beauté que j’aime...

  • Je suis le souverain des choses transitoires,
    Étant le courtisan du Rare et du Ténu ;
    L’Infinitésimal, en mon terme, a tenu,
    Et, des mutations, je dirai les histoires.

    J’immobiliserai ce qui vibre un instant :
    L’arc-en-ciel qui s’efface aussitôt qu’il se bande ;
    Et cette poudroyante et blonde sarabande
    De l’atome léger dans le rayon sautant.

    Je...

  • — De quels vieux orients et de myrrhe et d’encens,
    Avec, entre vos mains, quels dons et quels présents,
    Avec, en votre cœur, quels chants et quels hommages,
    Dites, arrivez-vous vers nous,
    Les bons rois mages ?

    Une étoile qui vient d’au delà du désert,
    Sur l’unique chemin par son rayon couvert,
    Jusques à Bethléem, allonge vos trois ombres.
    ...

  •  
    Sur le Fleuve ruisselle une lumière chaude,
    Et l’immuable azur sourit au flot mouvant.
    Le feuillage tressaille aux caresses du vent.
    Où le givre brillait rayonne l’émeraude.

    Le vallon redevient un coin du paradis.
    Tout scintille, tout chante et tout s’idéalise,
    Et le merle, amoureux, nuit et jour vocalise
    Sous le dais ondoyant des bosquets...