J'aï pour maistresse une etrange Gorgonne,
Qui va passant les anges en beauté,
C'est un vray Mars en dure cruauté,
En chasteté la fille de Latonne.
Quand je la voy, mile fois je m'estonne
La larme à l'oeil, ou que ma fermeté
Ne la flechit, ou que sa dureté
Ne me conduit d'où plus on ne retourne.
De la nature un coeur je n'ay receu,
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Vous me distes, Maitresse, estant à la fenestre,
Regardant vers Mont-martre et les champs d'alentour :
La solitaire vie, et le desert sejour
Valent mieux que la Cour, je voudrois bien y estre.
A l'heure mon esprit de mes sens seroit maistre,
En jeusne et oraisons je passerais le jour :
Je desfirois les traicts et les flames d'Amour
Ce cruel de mon...