• C’était affreux ce pauvre petit veau qu’on traînait
    tout à l’heure à l’abattoir et qui résistait,

    et qui essayait de lécher la pluie
    sur les murs gris de la petite ville triste.

    Ô mon Dieu ! Il avait l’air si doux
    et si bon, lui qui était l’ami des chemins en houx.

    Ô mon Dieu ! Vous qui êtes si bon,
    dites qu’il y aura pour nous tous un pardon

    ...
  • Ah ! ce bruit affreux de la vie !
    Et que dormir serait meilleur
    Dans la terre où le caillou crie
    Sous la bêche du fossoyeur !

    Le soleil a toute ma haine ;
    Je suis rassasié de voir
    Sa lumière quotidienne
    Se rire de mon désespoir.

    Ah ! pouvoir donc enfin m'étendre
    Dans le seul lit où l'on soit seul,
    Et dans l'ombre attentive...

  • Ô Nuit où je me perds, ténèbre affreux et sombre,
    Pourquoi durez-vous tant ? Faites place aux flambeaux
    Que vous tenez là-bas arrêtés sous les eaux,
    Pour rendre à mon malheur plus obscure votre ombre.

    J'aime mieux demeurer pour jamais en encombre
    Entouré de silence, entre ces deux tombeaux,
    Que d'être en rien tenu à ces deux Soleils beaux,
    Deux...