• Une heure sonne au loin. - Je ne sais où je vais.
    Oh ! J?ai le coeur si plein de toi, si tu savais !
    Je te vois, je t?entends. Devant moi solitaire
    Une apparition blanche frôle la terre,
    Comme une fée au fond des clairières, le soir.
    Et cette ombre d?amour si radieuse à voir,
    Elle a tes yeux, tes yeux d?émeraude, ô ma vie,
    Dont la douceur étrange aux longs...

  • Messagers du sommeil, allez à la mal'heure,
    Annoncez le desastre aux coupables humains,
    Et sans nous estonner de vos fantosmes vains,
    Rendez nostre aventure ou douteuse, ou meilleure.

    Apollon ne void point vostre sombre demeure,
    Pour vous communiquer ses Oracles certains.
    Quelle part avons nous à vos antres lointains ?
    Affligez vous Iris, afin qu'...

  • Comme à d'autres, l'heure et l'humeur :
    L'heure morose ou l'humeur malévole
    Nous ont, de leurs sceaux noirs, marqué le coeur,
    Mais, néanmoins, jamais,
    Même les soirs des jours mauvais
    Nos coeurs ne se sont dit les fatales paroles.

    La sincérité claire, ardente, illuminée,
    Nous fut joie et conseil,
    Si bien que notre âme passionnée
    Toujours s'y...

  • C'est bien mon deuil, le tien, ô l'automne dernière !
    Râles que roule, au vent du nord, la sapinière,
    Feuillaison d'or à terre et feuillaison de sang,
    Sur des mousses d'orée ou des mares d'étang,
    Pleurs des arbres, mes pleurs, mes pauvres pleurs de sang.

    C'est bien mon deuil, le tien, ô l'automne dernière !
    Secousses de colère et rages de crinière,
    ...

  • C'est la bonne heure où la lampe s'allume :
    Tout est si calme et consolant, ce soir,
    Et le silence est tel, que l'on entendrait choir
    Des plumes.

    C'est la bonne heure où, doucement,
    S'en vient la bien-aimée,
    Comme la brise ou la fumée,
    Tout doucement, tout lentement.

    Elle ne dit rien d'abord - et je l'écoute ;
    Et son âme, que j'entends...

  • Chaque heure, où je songe à ta bonté
    Si simplement profonde,
    Je me confonds en prières vers toi.

    Je suis venu si tard
    Vers la douceur de ton regard,
    Et de si loin vers tes deux mains tendues,
    Tranquillement, par à travers les étendues!

    J'avais en moi tant de rouille tenace
    Qui me rongeait à dents rapaces,
    La confiance
    J'étais si...

  • Malheureux l'an, le mois, le jour, l'heure et le point,
    Et malheureuse soit la flatteuse espérance,
    Quand pour venir ici j'abandonnai la France :
    La France, et mon Anjou, dont le désir me point.

    Vraiment d'un bon oiseau guidé je ne fus point,
    Et mon coeur me donnait assez signifiance
    Que le ciel était plein de mauvaise influence,
    Et que Mars était lors...