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    CHŒUR DES ALPES

    Vois ces vierges, là-haut, plus blanches que les cygnes,
    Assises dans l’azur sur les gradins des cieux !
    Viens ! nous invitons l’âme à des fêtes insignes,
    Nous, les Alpes, veillant entre l'homme et les dieux.

    Des amants indiscrets l’abîme nous protège ;
    Notre front n'’a rougi qu’aux baisers du soleil,
    Et les rosiers du soir...

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    Novembre aux cheveux gris s’est drapé dans sa brume ;
    Il répand ses vapeurs sur le sillon qui fume,
    Et, de ses fils d’argent croisés sur le gazon,
    Tresse un premier linceul à la belle saison.
    Près des bois, dépouillés comme un sombre ossuaire,
    On pressent aux brouillards la neige mortuaire.

    ÉDITH

    Combien, au temps du renouveau,
    Quand...

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    L’ABEILLE

    Sur la ruche qui dort, Avril au doigt vermeil
    Frappe, et le jeune essaim respire à son réveil
    La fraîche odeur des sèves ;
    Il s’envole et murmure à travers les pruniers ;
    Et le même soleil, dans les cœurs printaniers,
    Fait bourdonner les rêves.

    Pars, diligente abeille, et choisis bien tes fleurs !
    A l'appel des parfums et des...

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    LE POÈTE

    O naturel en ton sein où l’ennui me ramène,
    Je sens une âme triste ainsi que l’âme humaine ;
    Tu gémis : c’est pourquoi je t’apporte mon cœur.
    Toi, du moins, tu n’as pas de sourire moqueur,
    Jamais ton doux regard ne lance l’ironie,
    Et ton front porte haut sa tristesse infinie.
    L’homme croit se guérir s’il peut cacher son mal ;
    La...

  • Choeur des Alpes

    Vois ces vierges, là-haut, plus blanches que les cygnes,
    Assises dans l'azur sur les gradins des cieux !
    Viens ! nous invitons l'âme à des fêtes insignes,
    Nous, les Alpes, veillant entre l'homme et les dieux.

    Des amants indiscrets l'abîme nous protège ;
    Notre front n'a rougi qu'aux baisers du soleil,
    Et les rosiers du soir sur...