Vues des Anges, les cimes des arbres peut-être sont des racines, buvant les cieux ; et dans le sol, les profondes racines d'un hêtre leur semblent des faîtes silencieux.
Pour eux, la terre, n'est-elle point transparente en face d'un ciel, plein comme un corps...
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Paume, doux lit froissé où des étoiles dormantes avaient laissé des plis en se levant vers le ciel.
Est-ce que ce lit était tel qu'elles se trouvent reposées, claires et incandescentes, parmi les astres amis en leur élan éternel ?
Ô...
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Après une journée de vent, dans une paix infinie, le soir se réconcilie comme un docile amant.
Tout devient calme, clarté... Mais à l'horizon s'étage, éclairé et doré, un beau bas-relief de nuages.
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Comme un verre de Venise sait en naissant ce gris et la clarté indécise dont il sera épris,
ainsi tes tendres mains avaient rêvé d'avance d'être la lente balance de nos moments trop pleins.
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Ce ne sont pas des souvenirs qui, en moi, t'entretiennent ; tu n'es pas non plus mienne par la force d'un beau désir.
Ce qui te rend présente, c'est le détour ardent qu'une tendresse lente décrit dans mon propre sang.
Je suis sans besoin...
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N'est-ce pas triste que nos yeux se ferment ? On voudrait avoir les yeux toujours ouverts, pour avoir vu, avant le terme, tout ce que l'on perd.
N'est-il pas terrible que nos dents brillent ? Il nous aurait fallu un charme plus discret pour vivre en famille...
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Contrée ancienne, aux tours qui insistent tant que les carillons se souviennent -, aux regards qui, sans être tristes, tristement montrent leurs ombres anciennes.
Vignes où tant de forces s'épuisent lorsqu'un soleil terrible les dore ... Et, au loin, ces...
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Préfères-tu, rose, être l'ardente compagne de nos transports présents ? Est-ce le souvenir qui davantage te gagne lorsqu'un bonheur se reprend ?
Tant de fois je t'ai vue, heureuse et sèche, - chaque pétale un linceul - dans un coffret odorant, à côté d'une...
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N'es-tu pas notre géométrie, fenêtre, très simple forme qui sans effort circonscris notre vie énorme ?
Celle qu'on aime n'est jamais plus belle que lorsqu'on la voit apparaître encadrée de toi ; c'est, ô fenêtre, que tu la rends presque éternelle....
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Qu'il est doux parfois d'être de ton avis, frère aîné, ô mon corps, qu'il est doux d'être fort de ta force, de te sentir feuille, tige, écorce et tout ce que tu peux devenir encor, toi, si près de l'esprit.
Toi, si franc, si uni dans ta joie...
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