• Morin, tu m’as empli ma chambre
    D’une odeur douce comme l’ambre ;
    Et je puis dire, en vérité,
    ...

  • Gentil-homme de maison noble,
    Qu’en noble ville de Grenoble
    Je vis, item et que j’ouïs
    Chanter devant le Roy Louïs,
    Qui vous trouva chanson chantée
    Digne d’estre son Timotée :
    Car fors cil qui tant fredonna,
    Que sa femme on luy redonna,
    Aucun dans ce bas territoire,
    Encor n’a merité la gloire...

  • Ode

    Ôte-toi, laisse-moi rêver.
    Je sens un feu se soulever
    Dont mon âme est toute embrasée.
    Ô beaux prés, beaux rivages verts,
    Ô grands flambeaux de l'univers,
    Que je trouve ma veine aisée !
    Belle Aurore, douce rosée,
    Que vous m'allez donner de vers !

    Le vent s'enfuit dans les ormeaux,
    Et pressant les feuillus rameaux
    ...

  • Maintenant que du Capricorne
    Le temps mélancolique et morne
    Tient au feu le monde assiégé,
    Noyons notre ennui dans le verre,
    Sans nous tourmenter de la guerre
    Du tiers état et du clergé.

    Je sais, Ménard, que les merveilles
    Qui naissent de tes longues veilles
    Vivront autant que l'univers ;
    Mais que te sert-il que ta gloire
    Se lise...

  • Le soleil est toujours riant,
    Depuis qu'il part de l'orient
    Pour venir éclairer le monde.
    Jusqu'à ce que son char soit descendu dans l'onde
    La vapeur des brouillards ne voile point les cieux ;
    Tous les matins un vent officieux
    En écarte toutes les nues :
    Ainsi nos jours ne sont jamais couverts ;
    Et, dans le plus fort des hivers,
    Nos campagnes...

  • Duc de SULLY, vous m'avez envoyé
    Un beau pasté, des plus grands que l'on voye,
    Dieu sçait comment je m'en donne au coeur joye,
    Quand je devrois en estre desvoyé,
    Quand je devrois m'en irriter le foye.
    Tel grand Seigneur, que je ne nomme pas,
    D'un tel pasté feroit quatre repas.

  • sur un présent de fleurs.

    MORIN, tu m'as emply ma chambre
    D'une odeur douce comme l'ambre ;
    Et je puis dire, en verité,
    Qu'en un bouquet de fleurs nouvelles,
    Toutes aussi rares que belles,
    A la fois tu m'as apporté
    Le Printemps et sa gayeté,
    Des jardins, des champs, des prairies,
    De l'esmail et des pierreries ;
    Enfin tu m'as faict...

  • Ode burlesque.

    Cher du PIN, je suis indigent
    Plus que le party de la Fronde ;
    Je n'ay point d'or et moins d'argent
    C'est le plus grand mal-heur du monde.

    Et tu me voudrois conseiller
    De faire quelque Comedie ?
    Il est mal aisé de railler
    Quand peu s'en faut qu'on ne mandie.

    Nostre Roy, qui, sans le vanter,
    Vaut bien l'...