• Linière apporte de Senlis
    Tous les mois trois couplets impies.
    À quiconque en veut dans Paris
    Il en présente des copies :
    Mais ses couplets, tout pleins d’ennui,
    Seront brûlés, même avant lui.

  • Racine, plains ma destinée !
    C’est demain la triste journée
    Où le prophète Desmarets,
    Armé de cette même foudre
    Qui mit le Port-Royal en poudre,
    Va me percer de mille traits.
    C’en est fait ! mon heure est venue.
    Non que ma muse, soutenue
    De tes judicieux avis,
    N’ait assez de quoi le confondre :
    Mais, cher ami, pour lui répondre,...

  •       En vain par mille et mille outrages
          Mes ennemis, dans leurs ouvrages,
    Ont cru me rendre affreux aux yeux de l’univers.
          Cotin, pour décrier mon style,
          À pris un chemin plus facile :
          C’est de m’attribuer ses vers.

  • À quoi bon tant d’efforts, de larmes et de cris,
    Cotin, pour faire ôter ton nom de mes ouvrages ?
    Si tu veux du public éviter les outrages,
    Fais effacer ton nom de tes propres écrits.

  • Quand j’aperçois sous ce portique
    Ce moine au regard fanatique,
    Lisant ses vers audacieux,
    Faits pour les habitants des cieux,
    Ouvrir une bouche effroyable,
    S’agiter, se tordre les mains,
    II me semble en lui voir le diable
    Que Dieu force à louer les saints.

  • Venez, Pradon et Bonnecorse,
    Grands écrivains de même force,
    De vos vers recevoir le prix ;
    Venez prendre dans mes écrits
    La place que vos noms demandent.
    Linière et Perrin vous attendent.

  • Oui, vous pouvez chasser l'humeur apoplectique,
    Rendre le mouvement au corps paralytique,
    Et guérir tous les maux les plus invétérés :
    Mais quand je lis ces vers par votre onde inspirés,
        Il me parait, admirable fontaine,
    Que vous n'eûtes jamais la vertu d'Hippocrène.

  • Paul ce grand médecin, l’effroi de son quartier,
    Qui causa plus de maux que la peste et la guerre,
    Est curé maintenant, et met les gens en terre :
           Il n’a point changé de métier.

  • Pour quelque vain discours sottement avancé
    Contre Homère, Platon, Cicerón ou Virgile,
    Caligula partout fut traité d’insensé,
    Néron de furieux, Adrien d’imbécile.
           Vous donc qui, dans la même erreur,
    Avec plus d’ignorance et non moins de fureur,
    Attaquez ces héros de la Grèce et de Rome,
           Perrault, fussiez-vous empereur,
           ...

  • D’où vient que Cicerón, Platon, Virgile, Homère,
    Et tous ces grands auteurs que l’univers révère,
    Traduits dans vos écrits nous paraissent si sots ?
    Perrault, c’est qu’en prêtant à ces esprits sublimes
    Vos façons de parler, vos bassesses, vos rimes,
           Vous les faites tous des Perraults.