Ainsi qu’en carnaval, ainsi qu’à la Courtille,
Dans le demi-jour triste, équivoque et blafard
De nos froides cités, hurle, gronde et fourmille
Un essaim chamarré d’or faux, couvert de fard.

Des masques, des faux nez ! L’un gai, l’autre morose,
Et, suivant le...

— Sonnet, que me veux-tu ? — Je chante les saisons !
Le Printemps en sa fleur est l’amoureux poëte
Qui souffle dans les luths de la forêt muette,
Depuis les chênes verts jusqu’aux neigeux buissons.

L’...

Dans Vérone, la belle et l’antique guerrière,
Il est de grands tombeaux, où, tout bardés de fer,
Muets, et les deux mains jointes pour la prière,
Sur leurs écus sculptés gisent les Scaliger.

Rigidement serrés dans leur robe de pierre,
Sur leur front fatigué par l’...

Trois spectres familiers hantent mes heures sombres.
Sans relâche, à jamais, perpétuellement,
Du rêve de ma vie ils traversent les ombres.

Je les regarde avec angoisse et tremblement.
Ils se suivent, muets comme il convient aux âmes,
Et mon cœur se contracte et...

I

Toutes deux mourront vierges.....

II

L’une,
Corps en fleurs et cœur en éveil,...

Une habitude longue et douce lui faisait
Aimer pendant l’hiver les violettes blanches ;
A l’agrafe du châle un peu court sur les hanches
Son doigt fin, sentant bon comme elles, les posait.

Un jour que le soleil piquant et clair grisait
Les moineaux francs criant...

Je suivis dans le bois l’enfant aux cils soyeux.
Non loin d’un petit lac dormant nous nous assîmes ;
Tout se taisait dans l’herbe et sous les hautes cimes ;
Nyssia regardait le lac silencieux,
...

Poet: Léon Dierx

Augias, roi d’Élis, avait trois mille bœufs.
Plein d’aise en les voyant il chérissait en eux
Le bien qu’avaient accru ses longs jours économes.
Mais le Destin jaloux en veut au bien des hommes :
Les murs où s’abritait le mugissant bétail,
Désertés, n’étaient plus qu...

A travers le réseau des branches que l’hiver
Trace avec la vigueur des dessins à la plume,
La lune, comme un feu qui dans le ciel s’allume,
Montait, luisant au bord du bois couleur de fer.

Tu manquais à mon bras, mignonne, et ton pied cher
A qui marcher fait mal et...

Aux Champs Élyséens, Léthé dort immobile.
Pas un souffle dans l’air, dans l’arbre pas un nid ;
Inerte et noir s’étend le fleuve délébile.
Comme au seuil asclépien un serpent de granit,
Aux Champs Élyséens, Léthé dort immobile.

Sous les cyprès obscurs dans l’abîme...