Sous les noirs acajous les lianes en fleur,
Dans l’air lourd, immobile et saturé de mouches,
Pendent, et s’enroulant en bas parmi les souches,
Bercent le perroquet splendide et querelleur,
L’araignée au dos jaune et les singes farouches.
C’est là que le tueur de...

Emporté ce matin par un dernier sommeil,
Je guidais, dans mon rêve, un quadrige en ivoire ;
Ce char resplendissant trouble encore ma mémoire,
Avec ses chevaux blonds, tels que ceux du soleil.

Au Dieu qui fait le jour je me trouvais pareil :
Tous les crins...

Cependant que la cloche éveille sa voix claire
A l’air pur et limpide et profond du matin
Et passe sur l’enfant qui jette pour lui plaire
Un angelus par brins de lavande et de thym,

Le sonneur effleuré par l’oiseau qu’il éclaire,
Chevauchant tristement en geignant...

J’ai tout vu : la luxuriance
M’a couronné dans mes vingt ans ;
Mais je cherche encor la Science
Sous l’arbre aux rameaux irritants.

Des visions du vieil Homère
J’ai peuplé tous les Alhambras.
— Païenne ou biblique...

Toutes, portant l’amphore, une main sur la hanche,
Théano, Callidie, Amymone, Agavé,
Esclaves d’un labeur sans cesse inachevé,
Courent du puits à l’urne où l’eau vaine s’épanche.

Hélas ! le grès rugueux meurtrit l’épaule blanche,
Et le bras faible est las du...

Tous ceux qui s’appelaient en se tendant les bras,
Grands éplorés toujours loin de leurs Eurydices,
Martyres des exils plus longs que les supplices,
Cher ange de la Mort, tu les rapprocheras.

Tu sculptes dans l’éther de bien beaux Alhambras,
Pour y perpétuer nos...

Las du triste hôpital et de l’encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
Le moribond, parfois, redresse son vieux dos,

Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les...

Là-bas, au flanc d’un mont couronné par la brume,
Entre deux noirs ravins roulant leurs frais échos,
Sous l’ondulation de l’air chaud qui s’allume,
Monte un bois toujours vert de sombres filaos.
Pareil au bruit lointain de la mer sur les sables,
Là-bas, dressant d’...

Poet: Léon Dierx

Des avalanches d’or du vieil azur, au jour
Premier, et de la neige éternelle des astres,
Mon Dieu, tu détachas les grands calices pour
La terre jeune encore et vierge de désastres ;

Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin,
Et ce divin laurier des âmes exilées...

Le roi des Runes vint des collines sauvages.
Tandis qu’il écoutait gronder la sombre mer,
L’ours rugir, et pleurer le bouleau des rivages,
Ses cheveux flamboyaient dans le brouillard amer.

Le Skalde immortel dit : — Quelle fureur t’assiége,
O sombre mer ? Bouleau...