Au cygne frissonnant qui la vient embraser
Elle offre son beau corps robuste sans comprendre :
Des Immortels naîtront de ce muet baiser,
Et la forme d'Hélène en ce flanc va descendre.
Et par l'étrange éclat des soirs mystérieux
C'est ainsi que toujours la stupide Matière,
Et la femme ignorante ont procréé les Dieux,
Sans deviner d'où leur venait tant de...
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Le vent criait, le vent roulait ses hurlements,
L'Océan bondissait le long de la falaise,
Et mon âme, devant ces épouvantements,
Et ces larges flots noirs, respirait plus à l'aise.
La lune semblait folle, et courait dans les cieux,
Illuminant la nuit dune clarté brumeuse ;
Et ce n'était au loin qu'aboiements furieux,
Rugissements, clameurs de la mer... -
Je suis l'Ancien, je suis le Mâle et la Femelle,
L'Océan d'où tout sort, où tout rentre et se mêle ;
Je suis le Dieu sans nom, aux visages divers ;
Je suis l'Illusion qui trouble l'univers.
Mon âme illimitée est le palais des êtres ;
Je suis l'antique Aïeul qui n'a pas eu d'ancêtres.
Dans mon rêve éternel flottent sans fin les cieux ;
Je vois naître en mon... -
La nuit splendide et bleue est un paon étoilé
Aux milliers d'yeux brillants comme des étincelles,
Qui fait la roue et marche, ou vole et bat des ailes
Devant ton trône, Allah, à nos regards voilé. -
Ô nuit, ô belle nuit, pâle comme sa chair :
Je rêve au passé mort, je rêve au passé clair...
Je revois ta chair pâle, et rêve aux heures mortes,
Où notre joie, où notre extase étaient si fortes !
Le rossignol des nuits d'alors ne chante plus :
Je songe à tes grands yeux qui m'étaient apparus.
Et je songe à ta voix angéliquement tendre,
Que... -
Le sage aime la paix et la douceur des plantes,
Leurs regards féminins et leur sérénité,
Et le sage aime aussi les bêtes nonchalantes
Qui dorment près de lui dans l'immobilité.
Le soir, quand il succombe au lourd poids de la vie,
Qu'il est las de penser et de rêver toujours,
Il va parmi les bois, et sa tristesse envie
Les fleurs qui vont s'ouvrir à de... -
Tout est mensonge : aime pourtant,
Aime, rêve et désire encore ;
Présente ton coeur palpitant
À ces blessures qu'il adore.
Tout est vanité : crois toujours,
Aime sans fin, désire et rêve ;
Ne reste jamais sans amours,
Souviens-toi que la vie est brève.
De vertu, d'art enivre-toi ;
Porte haut ton coeur et ta tête ;
Aime la pourpre,... -
Les êtres pour le Sage ont l'aspect de fantômes ;
Vaine agitation de forces et d'atomes,
Un mouvement sans but tourmente l'univers,
Que sans but réfléchit l'eau calme de mes vers.
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