• Chanson

    Les yeux qui me surent prendre
    Sont si doux et rigoureux
    Que mon coeur n'ose entreprendre
    De s'en montrer langoureux.
    Il se sent mourir pour eux
    Et feint d'être sans douleur.
    Ô que celui est heureux
    Qui peut dire son malheur !

    Le temps, qui tout mal apaise,
    Rend le mien plus vigoureux,
    Et fait que rien ne me...

  • Helene de Clarmont qui depuis a esté Madame de Grammont,
    pour responce à un aultre sonet d'un Italien qui avoit esté
    serviteur de feu sa mere Madame de Traves Helene de Boissy


    Si l'amitié chaste, honorable et saincte
    Que vous avez long temps porté à celle
    Dont je nasquy n'a nulle aultre estincelle
    Que de mon feu, elle est morte et extainte....

  • qui fut apres l'eclipse du soleil qui fut en Jenvyer


    Un grand devin tost apres la naissance
    Du nouveau duc à l'oracle s'enquit
    Pour quoy le jour qu'entre nous il nasquit
    De neige il cheult en tous lieux abundance.

    Pour vous donner - dict le dieu - cognoissance
    Qu'onques nul jour estre tant ne requit
    Marqué de blanc pour debvoir et...

  • en un faict d'armes 1550 à Blois


    Ceulx qui au ciel furent pieça receuz
    Par vertu vive et gestes heroicques,
    Voyant renaistre au monde euvres antiques
    Et voeuz divins en coeurs mortelz conceuz,

    Ont pensé n'estre amoindris ny deceuz
    Si, honnorant les spectacles publiques
    Du Regnateur des fortz peuples celtiques,
    En terre estoint de...

  • J'estois assis au meilleu des neuf seurs,
    Libre et distraict des pensees mortelles,
    Si commencea à chanter l'une d'elles,
    Chant qui m'emplit d'infinies doulceurs :

    Assemblez vous (dict elle) ô proffesseurs
    Des bonnes ars et des sciences belles,
    Pour consacrer louenges eternelles
    Au plus grand Roy des Rois voz deffenseurs.

    Dictes comment...

  • Du triste coeur vouldrois la flamme estaindre,
    De l'estomac les flesches arracher,
    Et de mon col le lien destacher,
    Qui tant m'ont peu brusler, poindre et estraindre ;

    Puis l'ung de glace et l'aultre de roc ceindre,
    Le tiers de fer apris à bien trencher,
    Pour amortir, repousser et hascher
    Foeuz, dardz et neuds, sans plus les debvoir craindre....

  • Chanson

    Quand viendra la clarté
    Des amoureuses flammes
    Qui mette en liberté
    Amants, aussi leurs dames ;
    Qui leur pleur tourne en ris,
    Et jaloux bien marris !

    Plût à Dieu qu'il fût dit
    Que tous ceux qu'Amour presse
    Eussent plus de crédit
    Chacun vers sa maîtresse,
    Que les fâcheux maris
    Et jaloux bien marris !...

  • Nyer ne puis, Roy François, nullement,
    Que je ne sente encores quelque flamme
    D'amour au cueur qui peu à peu l'entame
    Pour le submectre à elle entierement.

    Mays estant plain d'un desir seullement,
    C'est de vous suyvre et du corps et de l'ame,
    Je luy resiste et faiz en sorte que ame
    N'a sur mon cueur entier commandement.

    Ce neantmoins les...

  • Par l'ample mer, loin des ports et arènes
    S'en vont nageant les lascives sirènes
    En déployant leurs chevelures blondes,
    Et de leurs voix plaisantes et sereines,
    Les plus hauts mâts et plus basses carènes
    Font arrêter aux plus mobiles ondes,
    Et souvent perdre en tempêtes profondes ;
    Ainsi la vie, à nous si délectable,
    Comme sirène affectée et...

  • En lieu de mai, de dorure, ou de chaîne
    A ce matin premier jour de l'année
    Je vous envoie un brin de gui de chêne ;
    N'êtes-vous pas richement étrennée ?
    Cette façon d'en donner n'est pas née
    De moi premier : les vieux Druides sages
    En présentaient ce jour pour bons présages.
    Oh ! qu'en ce gui tel signe fût compris
    (Puisque le glud se fait de ses...